Orgueil et préjugés. Jane AUSTEN et Margaux MOTIN - 2017
Publié le 6 Septembre 2017
Orgueil et préjugés
Jane AUSTEN
Texte intégral illustré par Margaux MOTIN
Traduction de Jules CASTIER (1947)
Editions Tibert, 29 août 2017
358 pages
Thèmes : Angleterre, Amour, condition féminine, patriarcat, réputation.
Sans vouloir les opposer, j’avais bien plus d’attirance envers l’œuvre des Sœurs Brontë, plus sombre, plus tourmentée, que celle de Jane Austen.
C’est donc sur le « tard » que j’ai succombé à l’ « Austen-mania ».
L’an dernier, en lisant pour la première fois Orgueil et préjugés (CLIC), en ayant acheté plusieurs romans spin-off et en regardant il y a quelques jours le film éponyme avec Keira Knightley (CLIC).
Et depuis, je comprends fort bien l’engouement autour de cette auteure et de ses romans (qu’il me faut encore lire).
Aussi, lorsque j’ai vu la campagne Ulule lancée par les Éditions Tibert pour cet ouvrage, je n’ai pas hésité longtemps. Je n’ai d’ailleurs pas été la seule puisqu’il y a eu 3479 contributeurs (pour un objectif initial de 300 - CLIC) !
Orgueil et préjugés nous emmène en Angleterre, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, dans la province du Hertfordshire, au sein de la famille Bennet, qui compte cinq filles.
Il y a Jane l’aînée, puis Elizabeth (dite Lizzie), Mary, Catherine (dite Kittie) et enfin Lydia, la benjamine qui ne veut que s’amuser.
Leur mère ne songe qu’à les marier, c’est qu’elles en ont l’âge !
Aussi, lorsqu’elle apprend qu’un riche jeune homme s’installe à Netherfield Park, elle voit là une possibilité pour son aînée.
Et c’est là que tout commence.
Les multiples aventures matrimoniales que vont vivre les membres, et proches, de la famille Bennet sont représentatifs des comportements d’alors, dans ce qu’il fallait faire, comme l’inverse. C’est que cette famille va avoir fort à faire en matière de convenances et réputation.
La seule préoccupation d’une mère était de marier ses filles, et si possible bien, pour qu’elles aient chacune un toit au-dessus de la tête et de l’argent à dépenser.
Point de place pour le romantisme comme le souligne d’ailleurs l’amie très chère de Lizzie, Charlotte Lucas.
Elle avait toujours eu l’impression que Charlotte ne comprenait pas le mariage comme elle, mais elle n’aurait pas supposé possible que, lorsque viendrait le moment d’agir, elle sacrifierait tout sentiment élevé aux avantages matériels. Charlotte, épouse de Mr Collins, c’était là un tableau fort humiliant ! Et, au lancinement de douleur que lui causait une amie en se déshonorant et en tombant dans son estime, s’ajoutait la conviction attristante qu’il était impossible à cette amie d’être raisonnablement heureuse dans le sort qu’elle s’était choisi.
Orgueil et préjugés, c’est un roman d’amours, au pluriel ; de classe sociale, d’apparences et d’honneurs ; servi par un charmant style désuet et goguenard.
Laissez-moi vous parler de l’objet-livre (superbe) à la croisée des chemins.
Bien que Margaux Motin soit aux crayons et que l’ouvrage ait été annoncé comme étant une « BD », il n’en est pas vraiment une. Ni un roman graphique d’ailleurs.
La couverture est cartonnée, le dos toilé, les tirages limités et numérotés (pour encourager l’esprit de collectionneur).
Les deux premières photos ont été prises sur le site des Editions Tibert - http://www.tibert-editions.fr/24-orgueil-prejuges
Le texte intégral du roman est ici reproduit (selon la traduction de Jules Castier en 1947, plus fidèle au texte original nous apprend une courte note) , l'intérieur de couverture contient deux citations et il est agrémenté de petits dessins en noir et blanc, de frises sur la page de droite qui changent de couleur à chaque chapitre – vert et orange), ainsi que de dessins pleine page en couleurs et avec bulles - un régal!
Ces derniers nous offre deux visions : le style empesé de l’époque mêlé avec l’humour franc et décalé de Margaux Motin.
On pourrait croire que les deux sont contraires, et pourtant, ils s’accordent à merveille, décriant l’oppressante convenance masculine et patriarcale d’alors, souhaitant libérer la parole féminine au moyen de l’ironie, faisant émerger une héroïne de caractère et avant-gardiste : Elizabeth Bennet. Son physique, ainsi que celui de Mr Darcy, ressemblent à ceux du film avec Keira Knightley.
Le trait de Margaux Motin laisse parfaitement entrevoir les sentiments qui animent les personnages, et davantage Elizabeth bien sûr.
Nul doute que cette nouvelle édition de ce roman cultissime saura (vous) séduire !
Cet ouvrage participe au RDV « BD de la semaine » qui se passe aujourd’hui chez Moka (Retrouvez-y toutes les participations du jour - CLIC) ainsi qu’au challenge « 1% Rentrée Littéraire 2017 » de Sophie Hérisson et à mon challenge « Je (re)lis mes classiques ».