Le mystère Vélazquez. Eliacer CANSINO – 2015 (Dès 10 ans)

Publié le 3 Août 2017

Le mystère Velázquez

 

Eliacer CANSINO

Editions Bayard, 5 mars 2015

163 pages

Dès 10 ans

 

Thèmes : Espagne, XVIIe siècle, Diego Velázquez, Art, peinture, handicap, mystère.

 

 

Vous connaissez certainement ce tableau !

Peint par Diego Velázquez en 1656, il est connu sous le nom Les Ménines, La famille de Philippe IV ou encore Les Demoiselles d’Honneur.

Mais en dépit de sa célébrité, il n’a pas encore livré tous ses secrets, plusieurs mystères l’entourent et ce roman nous propose une plongée dans l’Histoire afin d’en dissiper (peut-être) deux, grâce au témoignage de l’un des personnages de la toile. Saurez-vous le retrouver?

 

Nicolasito Pertusato est né en Italie en 1645.

Vers ses 9 ans (la couverture indique 7 ans), il est vendu par son père à la Cour d’Espagne car il est nain. Chose dont il n’a pas encore conscience.

Il m’apprit alors que cet homme, ce Del Castillo, sillonnait le monde pour trouver des enfants tels que moi, au physique diminué, pour les vendre aux nobles comme serviteurs. Certains étaient destinés à l’Alcazar des rois ; d’autres travaillaient pour des gentilshommes ou des dames de la cour. Il s’occupait aussi de trouver des négrillons comme esclaves et des individus appelés bouffons.

Avec lui, nous faisons une immersion dans l’Espagne du XVIIe siècle, sous le règne du roi Philippe IV, féru d’Art mais faible politiquement.

Nicolasito nous décrit sa vie, son rôle, ses amis ou les personnes dont il doit se méfier.

Et c’est justement parce qu’il se retrouve malheureusement mêlé à une sombre affaire (comme souvent les Nains se trouvaient confrontés) qu’il fait la connaissance de Diego Velázquez, grâce à l’entremise de Maribarbola, une Naine (aussi présente sur la toile) qui a su gagner quelques faveurs à la cour (comme celle d’avoir de la glace en été.)

 

Peintre unique de Sa Majesté et de sa famille, doté de prérogatives politiques, Velázquez était un homme généreux et qui estimait toutes les personnes, sans distinction physique ou de rang social. Il avait d’ailleurs affranchi son esclave, devenu son aide à l’atelier, Juan de Pareja.

 

Nicolasito se retrouve mêlé à l’histoire et la conception du tableau grâce à l’entremise d’un homme étrange et énigmatique, qui figure aussi sur la toile, et aux tourments de Don Diego quant à ce tableau, son œuvre et au statut d’artiste. Un « combat » cher au peintre.

-Vous ne devriez pas vous faire tant de souci. Vous avez peint des tableaux admirables, et celui-ci sera tout aussi magnifique.
-Non, Juan. Pour atteindre mon but, la maîtrise de mon art importe peu, je te l’ai déjà dit des centaines de fois. Chaque tableau est un nouvelle œuvre. Une vision différente. Beaucoup pensent que tout dépend des coups de pinceau. Ils se trompent. J’aspire depuis longtemps à une conception idéale, un modèle absolu, mais j’ignore quand je serai capable d’y parvenir. Le talent, Juan, n’est qu’un ange qui nous accompagne devant les portes du mystère. Ensuite, il nous faut poursuivre seuls et à chaque tableau, nous reprenons du début.

Et c’est ainsi que la progression du tableau, les atermoiements du peintre sont mis en avant jusque sur son lit de mort (1660) avec l’apparition d’un mystère sur la toile…

Pendant huit ans, nous côtoyons Nicolasito et cheminons à ses côtés jusqu’au décès de l’artiste, mais qui n’interrompt pas sa présence à la Cour.

Nicolasito est mort en 1710.

-Nicolas, quelqu’un m’a dit que tu serais le dernier d’entre nous et que tu raconterais ce que tu aurais vu. Garde les yeux ouverts pour le jour où j’aurais besoin de ton témoignage.

C’est celui–ci qui nous est raconté, au passé et en « je ».

Avec un brin de fantastique au creux d’un récit historiquement réel, ce roman est addictif et crédible. Les rôles, et limites, de chacun sont décrits avec précision, les relations humaines sont subtiles, le personnage de Nicolasito nous est rendu proche et chaleureux.

Outre l’Histoire et l’Art, nombreuses sont les références littéraires.

Cependant, il me semble qu’avoir quelques connaissances de cette période et/ou sur Velázquez permettent de mieux apprécier le contexte et l’intrigue.

Le roman se termine par une note très intéressante sur les personnages du tableau.

 

Je vous ai déjà parlé de Velázquez et des Ménines sur le blog :

 

 

Cet album participe à mon objectif de lecture de juillet 2017 (surtout dédié à l’Espagne) ainsi qu’au « Petit Bac 2017 » d’Enna pour ma 5e ligne, catégorie Personne Célèbre.

 

Belles lectures et découvertes,

Blandine.

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    N
    Quelle belle idée d'avoir fait parler un personnage du tableau pour mieux connaître la vie du peintre ! Cette idée me rappelle un peu celle des Mini-Léon ,-)<br /> Merci pour la découverte Blandine.
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    B
    Oui, vous avez raison, il y a un peu de ça mais sans humour ;-)<br /> Je suis sûre que ce petit roman vous plairait! Belle journée à vous!