Orgueil et préjugés. Jane Austen (1813)
Publié le 23 Juin 2017
Orgueil et préjugés
Jane Austen
Publié en Angleterre en 1813 sous le titre Pride and Prejudice
Lu sur liseuse
512 pages
Thèmes: Amour, famille, relations sociales, argent, Angleterre, XIXe siècle.
Même si on n’a pas lu ce roman cultissime, on connait forcément les noms de Jane Austen ou de Mr Darcy.
Elle est une référence littéraire anglaise, une incontournable du genre romantique. Et lui…
Mais ce n’est que l’été dernier que je l'ai lu, sur la plage, à l’ombre d’un parasol (à l'opposé donc des lieux du roman!) et ce n’est que maintenant que je vous le présente, en Lecture Commune avec Nathalie.
J'ai adoré et dévoré ce roman dans lequel famille, amours, « quand-dira-t-on » et bienséance se côtoient dans l'Angleterre du début XIXe siècle.
C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune soit avoir envie de se marier, et, si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur-le-champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles.
Et c’est ainsi que Miss Bennet, résidante de Longbourn dans le Hertfordshire, mère de cinq filles, se met en tête de rencontrer le nouveau locataire de Netherfield Park, qui, dit-on, est un jeune homme très riche du nord de l’Angleterre.
C’est qu’il lui faut marier ses filles !
Mr Bingley est, il est vrai, charmant, mais son entourage, beaucoup moins. Il est avec ses deux sœurs Lousia et Caroline, imbues, et un ami très proche, l’arrogant et énigmatique Mr Darcy, Fitzwilliam de son prénom.
Le roman tourne autour de la famille Bennet et de ses relations.
Familiales, et de voisinage. Microcosme étriqué de la famille, de la gentry d’alors, où la seule façon pour les jeunes filles de s’assurer un avenir était de se marier, surtout lorsque ce dernier est compromis par des dispositions testamentaires défavorables.
Dans la famille Bennet, il y a donc la mère.
Une femme à la fois soucieuse des apparences et des bienséances mais beaucoup trop bavarde, prétentieuse, prévisible, et donc agaçante. Elle se plaint aussi beaucoup, invoquant constamment ses « pauvres nerfs » soumis à de (si) rudes épreuves.
Il y a le père, gentleman, qui préfère se réfugier dans sa bibliothèque au milieu de ses livres plutôt que d’avoir à supporter les humeurs de sa femme ou ses « responsabilités paternelles ».
Il fait preuve de beaucoup d’humour et d’ironie, est agacé par ses trois jeunes filles mais voue une profonde admiration à sa cadette.
L’aînée des filles est Jane, 22 ans. D’une grande beauté, douce et constante.
C’est elle que sa mère va essayer de marier à Mr Bingley. Mais le comportement maternel va jouer en sa défaveur, tout comme sa réserve naturelle. Elizabeth, sa soeur,confidente et amie, saura démêler ses vrais sentiments et l'aidera.
La cadette est Elizabeth, dite Lizzy, 20 ans. C’est autour d’elle que le roman est axé.
Elle est spontanée, franche, gaie, ne manque pas de culture et d’indépendance de jugement, et n’est pas intimidée par le rang social de ses interlocuteurs.
Au fur et à mesure du roman, on voit sa carapace se fendiller, elle se met à douter des apparences trompeuses renvoyées par les gens, et notamment de celles de deux hommes : Mr Wickham et Mr Darcy.
Les trois autres sœurs sont Mary (18 ou 19 ans). Elle n’est ni jolie, ni cultivée, ni douée pour le piano, malgré ses espérances et entraînements.
Catherine, dite Kitty, 17 ans. Elle est frivole et surtout totalement sous la coupe de sa benjamine, Lydia, 15 ans, dont elle admire l’assurance, mais sans en voir l’inconséquence ou la superficialité.
Les frasques de cette dernière mettront à mal la famille Bennet, qui aura à craindre pour son honneur et sa réputation.
Autour de cette famille, évoluent toute une galerie de personnages, de la famille plus ou moins éloignée, la Milice et son prestigieux uniforme, des aristocrates... Il y a les Lucas; Les Gardiner; Mr Collins; Lady Catherine de Bourgh...
Au-delà des affres du cœur, de l’histoire d’amour et des chemins souvent tortueux que celui-ci aime prendre pour mieux se révéler, Jane Austen s’est amusée, avec un subtile ironie, à pointer du doigt les travers de cette petite noblesse des campagnes britanniques à l’esprit souvent étriqué, imbus et plein de préjugés.
Pourquoi sommes-nous sur terre, sinon pour fournir quelque distraction à nos voisins, et en retour, nous égayer à leurs dépends ?
Ce roman, en trois parties, est un régal : double portée des mots, charme désuet de l’écriture et de la parole, critique sociale, descriptions des convenances... Le titre est sans équivoque! Tout m’a plu. D’autant que nombre d’éléments sont encore parfaitement transposables à notre époque !
Juste une petite critique: Lizzie ne veut pas d'un mariage arrangé, elle veut de l’honnêteté, de l'amour, elle veut du romantisme, le bien matériel ne l'intéresse pas. Et c'est tout à son honneur d'ailleurs, surtout à cette époque. Sa meilleure amie, qui n'a pas son tempérament, lui renverra d'ailleurs cette réalité matérielle. Toutes n'ont pas la chance de pouvoir s'opposer à cela. Cependant, si Lizzie arrive à trouver ce qu'elle recherche en termes de sentiments, il est un autre aspect dont elle n'a et n'aura à pas à se soucier, c'est bien celui de l'argent. Car l'élu de son coeur se trouve être un homme plus que riche! En cela, elle "rentre dans le rang".
Le roman de Jane Austen n’a de cesse d’être réédité (la preuve avec quelques-unes des innombrables couvertures parues) en roman, en jeunesse, en manga ; adapté en films, et a inspiré nombre de détournements.
Il est une référence pour le genre littéraire chick-lit (terme désignant un roman à lectorat féminin – CLIC)
Quelques mots sur l’auteure :
Jane Austen est née en 1775 dans une famille aimant les livres et encourageant son penchant pour la lecture et l’écriture.
Précoce, elle écrivit ses premiers textes vers 15 ans, est envoyée en pensionnat où elle manque de succomber au typhus, revient chez ses parents et fait paraître entre 1811 et 1816, Raison et sentiments, Orgueil et préjugés (son deuxième donc mais le plus connu) et Emma. Ils sont publiés de façon anonyme car sa condition de Suivent Northanger Abbey et Persuasion, publiés en 1818 à titre posthume. Elle mourut à 41 ans, en juillet 1817, sans avoir achevé le manuscrit de Sandition.
C’est grâce à la pugnacité de son frère Henry, que son nom put être associé à ces romans, ouvrant la voie à d’autres reconnaissances, plus larges que les cercles familiaux ou d’élites littéraires, et parvenir jusqu’à nous.
Cet article participe à mon challenge « Je (re)lis mes classiques » et au « Mois anglais 2017 » de Lou et Cryssilda et au RDV du jour autour de Jane Austen, dont j’ai hâte de lire les autres romans. Cela tombe bien, j’ai Raison et sentiments dans ma PAL ;-)
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![Orgueil et préjugés [Jane Austen] - Critique de l'œuvre](https://image.over-blog.com/N4xt3LaJGbBmLKr64FYiVfPY5cc=/170x170/smart/filters:no_upscale()/https%3A%2F%2Fwww.anamor.fr%2Fimg%2Flivres%2Forgueil-et-prejuges%402x.png)
Orgueil et préjugés [Jane Austen] - Critique de l'œuvre
Elizabeth Bennet est la 2ème fille d'une famille qui en compte 5. Lors d'un bal, elle fait la connaissance de Darcy, un jeune homme riche et hautain dont le comportement lui déplaît fortement. Elle
"Tout le roman raconte les histoires d’amour des unes et des autres, les espoirs, les déceptions… Les personnages sont décrits avec humour, certains étant franchement proches de la caricature tel Mr Collins ! Ce roman, écrit en 1796/1797, fut tout d’abord intitulé « Premières impressions », mais Jane Austen a dû changer le titre car un autre roman portant ce titre avait été publié entre temps."
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Belles lectures et découvertes,
Blandine.
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Raison et sentiments de Jane Austen
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Et aussi "critique" de son oeuvre - A lire (surtout si ses romans vous tombe des mains!)