C'est lundi, que lisez-vous? #151

Publié le 29 Mai 2017

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?

ALBUMS

Mohamed Ali. Champion du monde. Texte de Jonah WINTER et illustrations de François ROCA. Albin Michel Jeunesse, collection "Panda Poche", 2015.

Qui est Mohamed Ali, quelle fut sa vie, ses combats sur et hors du ring, qui incarne-t-il?

Une brève biographie ouvre l'album, avant de nous dévoiler les prédécesseurs et exemples (à dépasser) de Cassius Clay, devenu ensuite le champion engagé que nous connaissons tous aujourd'hui. "Je suis le plus grand".

Sport, boxe, droits des Africains-Américains (et non plus Afro-américains), antimilitarisme, champion et magnifiques dessins de François Roca (tout est dit!) font de cet album un incontournable!

Pas de pitié pour les baskets. Texte de Joy sorman et illustrations d'Olivier TALLEC. Editions Actes Sud Junior, collection "Encore une fois...", mai 2013.

Derrière une histoire pleine d'humour et de références, des illustrations vives et colorées (même si le jaune n'est pas ma couleur préférée), se cache une grande réflexion au sujet de l'apparence et de l'appartenance au groupe: est-il nécessaire de porter des vêtements (et ici des baskets) de marque pour être quelqu'un d'intéressant, de bien... ?

il est certain que pour les enfants, et plus encore les adolescents, la réponse est oui! Et c'est donc pour cela que Joseph, environ 9 ans, veut des Mike Air! Mais sa mère l'a prévenu! Elle n'achètera une nouvelle paire de baskets (sans précision aucune d'ailleurs) que si celle en cours est bonne à mettre à la poubelle. Et un mardi, enfin, la basket droite se retrouve à imiter un alligator. Joseph est aux anges.

Mais pas pour longtemps, car sa mère lui tend le lendemain un sac jaune, avec dedans ses nouvelles baskets... et Joseph sait bien d'où vient ce sac jaune! Pire encore! Les baskets sont à scratchs et malgré sa ruse de cowboy, il doit les porter le lendemain à l'école et subir les moqueries.

Lui vient alors une idée pour se débarrasser de ces baskets... somme toute plutôt résistantes et qui finalement lui prouvent leur raison d'exister ! 

Et vive Michael  Klaxon!

Mini-secousses et grands tremblements. Séismes. texte de Michel FRANCESCONI et illustrations de Céline MANILLIER. Editions du Ricochet, octobre 2016.

Mon 5 ans est dans une intense période de découverte de la Terre, de ce qui la compose et de ce qui vit sur la planète, la faune comme la flore.  Cet album est une trouvaille de bibliothèque. Attirés par le dessin de couverture puis par la maison d'éditions, nous n'avons pas hésité. D'ailleurs toute la collection dédiée à la Terre est très bien!

Petits et gros tremblements, échelle de Richter, manteau terrestre, éruptions volcaniques, tsunamis, plaques tectoniques et failles, activités humaines, conséquences...

Le propos est clair, parfois un peu difficile d'accès (c'est que c'est compliqué!) mais toujours bien mis en images, avec humour et détails.

Sans papiers. Rascal, Cendrine GENIN et Jean-François MARTIN. Âne Bâté Editions, collection "Il était deux fois", mars 2016 pour la présente édition.

Le titre et l'illustration anonyme de la couverture annoncent la teneur de l'album. Un père et sa fille qui partent de leur pays en guerre, viennent en France car "c'est le pays de la Liberté et des Droits de l'Homme", vivotent entre petits boulots et école. La fille qui apprend au père. Entre poèmes et citations récitées, entre temps présent et souvenirs, quatre ans s'écoulent. Malgré ses connaissances, malgré tout, malgré la guerre, de papiers, il n'y a toujours pas... et même pire encore...

La fin, difficile, m'a beaucoup émue.

Les illustrations faites de dessins sobres, de compositions ou de photographies,  et les mots choisis le rendent très dur et, malheureusement, trop actuel. 

ROMAN JEUNESSE

Les invités. Charlotte MOUNDLIC. Editions Thierry Magnier, collection "Petite Poche", mars 2017.

La collection "Petite Poche", que je vous est présentée ICI, propose des romans petits en format et nombre de pages, mais grands en matière de réflexions. Et celui-ci n'y déroge pas, il en est même d'ailleurs presque dérangeant et nous force à revenir sur un temps peu glorieux de notre Histoire: celui de la colonisation. 

Dans un pays non nommé, mais entouré de collines où chaque peuple parle une langue différente mais néanmoins compréhensible par les autres, où l'entraide et l'hospitalité sont reines, des étrangers arrivent.

Les parents de notre (jeune) narrateur hébergent plusieurs d'entre eux, tout comme les voisins. Charmants et gentils, les étrangers leurs proposent d'apprendre leur langue, pour mieux communiquer; leurs traditions, pour pouvoir les célébrer ensemble; de cultiver leurs graines, pour ne pas souffrir de la faim... Mais plus le temps passe, et plus les choses s'inversent,  leur présence devient prégnante, forte, imposée. D'invités, ils deviennent envahisseurs. 

La population finit par réagir et se donne les moyens de recouvrer sa liberté, non sans heurts.

Mais des traces subsistent et il faudra du temps pour que les choses redeviennent comme avant. Si tant est que cela puisse être possible.

ROMAN

L'amie prodigieuse. Elena FERRANTE. Editions Gallimard, collection "Folio", janvier 2016.

Ce roman participe au "Mois italien" de Martine et fait l'objet d'une Lecture Commune autour de son auteur, mais aussi avec mon amie Magalie.
L'amie prodigieuse, c'est Lila (surnom de Rafaella). C'est l'amie d'enfance d'Elena (surnommée Lenù ou Lenuccia), la narratrice. Le roman débute sur la disparition de Lila , septuagénaire, dont le fils appelle Elena  pour lui en faire part. Mais cette dernière n'est pas vraiment troublée. Lila est ainsi et elle avait toujours annoncé qu'elle s'en irait un jour sans laisser de traces. De fait, il ne reste rien d'elle. Non seulement chez elle, pas de vêtements, de courriers, de photos, de livres, mais chez Elena aussi. Elle s'en rend compte, elle non plus, n'a aucune trace de son amie, si ce n'est sa mémoire, parfois abîmée.
Alors elle décide de nous la raconter, depuis le début. Depuis leur rencontre sur les bancs de l'école, en primaire, vers 9-10 ans jusqu'au mariage de Lila à ses 16 ans.
Tout ou presque oppose les deux fillettes qui sont autant amies qu'en compétition permanente. Elena se sentant même inférieure à Lila, qui n'aura de cesse d'être un modèle dans tout ce qu'elle fera et dans tous les domaines: intellectuel, familial, amical. Mais pourtant leurs destinées, si elles sont liées, ne peuvent ni ne sauraient être similaires. Il y a leurs physiques, leurs caractères. Elena, fillette blonde et menue, est devenue une adolescente boutonneuse, ronde et à lunettes, mais elle est "la gentille" pour les autres. Tandis que Lila, "la méchante", au caractère vif et impétueux, est maigre, a eu des formes sur le tard mais s'est joliment transformée, devant gracieuse. La première a pu poursuivre ses études (non sans heurts) au collège et même lycée, avec félicitations et éloges de ses professeurs, quand Lila a été travailler dans la cordonnerie de son père, des rêves d'enfant plein la tête et une volonté de fer. Avant de devoir aider sa mère à la maison et se "ranger".
En parallèle de leurs parcours personnel, nous découvrons leurs relations, et particulièrement celles avec les garçons, les frères d'abord, protecteurs (voulant ou devant l'être), et les autres ainsi que les comportements à adopter pour éviter roustes et/ou mauvaise réputation. Il y a aussi celles avec le voisinage, les considérations sociales, l'éducation que l'on donne aux filles. Les contours de la ville, d'abord resserrés autour du quartier, miséreux, s'élargissent progressivement, au gré des découvertes d'Elena...
Si j'ai eu un peu de mal à entrer dans le roman, peut-être n'était-ce pas tout à fait le bon moment non plus, je n'ai eu ensuite qu'une envie: m'y replonger! Et c'est le coeur serré, et un peu délaissé, que j'ai dû le refermer. J'ai hâte de retrouver les personnages dans les suites et vous en parle davantage bien vite!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Lettres du Bosphore. Sébastien de COURTOIS. Le Passeur Editeur, avril 2017.

Présentation de l'éditeur:

Une invitation à la rencontre des Stambouliotes qui montrent que la vie continue de manière acharnée malgré le virage inquiétant que semble prendre la Turquie.

Au regard de l’actualité, la Turquie semble entrer dans une longue nuit. Pourtant, Istanbul résiste et survit, phare dans le pays qui sombre. Sébastien de Courtois y réside depuis sept ans et raconte la vie quotidienne des Stambouliotes qu’il côtoie. Ainsi, l’auteur déambule dans les dédales de ruelles des vieux quartiers de Beyoglu face aux côtes d’Asie, fait escale dans les nombreuses meyhane (maisons de vin) bruyantes et enfumées, parcourt la rue des luthiers qui descend depuis le couvent des derviches tourneurs jusqu’à la Corne d’or, ou aime à grimper vers un café sur les hauteurs d’où l’on peut s’extraire de la frénésie de la ville. Partout, le même constat : Istanbul est un endroit où l’on sait boire, où les restaurants ne désemplissent pas, où la musique jaillit partout, et où la vie continue de manière acharnée, quoiqu’il arrive.


Ces chroniques de la vie quotidienne, sensibles, emplies de chaleur et d’humanité, à la rencontre des habitants de l’ancienne Constantinople, sont loin du prisme, forcément parcellaire, et du marasme décrits par les médias français.

Après l'Italie, la Turquie! Reçu grâce à la dernière Masse Critique de Babelio, j'ai hâte de m'y plonger. Je le commence ce jour.

3/ Que vais-je lire ensuite ?

Mon programme n'a pas vraiment bougé, il est vrai!

Pinocchio. Carlo COLLODI. Le Livre de Poche Jeunesse, collection "Contes et Merveilles", septembre 2004.

Présentation de l'éditeur:

Les yeux vifs et le nez pointu, Pinocchio est un vrai fripon ! À peine fabriqué, il tire la langue au vieux Geppetto, son père, et lui vole sa perruque. Et ce n'est pas fini ! Car le petit pantin a horreur du travail, se moque des bons conseils et adore faire des bêtises. Heureusement, la Fée, son amie, est là pour le protéger.

Avec le livre-cd de Didier Jeunesse sur Pinocchio, j'ai redécouvert ce conte, que je n'aime (n'aimais?) pas. Je souhaite donc lire la version de Collodi, que je sais à présent bien éloignée de la version Disney!

La fille dragon - tome 1 - L'héritage de Thuban. Licia TROISI. Editions Pocket Jeunesse, mai 2013.

Présentation de l'éditeur:

A l'orphelinat, Sofia rêve d'une autre vie. Mais qui voudrait adopter une adolescente ingrate de treize ans? Jusqu'au jour où un professeur d'ethnologie la choisit à la surprise de tous... et lui révèle qu'elle est une "Dormante", habitée par l'esprit d'un puissant dragon. Sofia n'aura d'autre choix que d'affronter son terrible destin.

Et sinon?

Pour la semaine 21 du Challenge photo de Sophie Hérisson sur Instagram #52livres2017, le thème est "+ de 600 pages". Voici mon choix : Terre des oublis de Duong Thu Huong.  Voilà presque 10 ans que je l'ai lu et il résonne toujours en moi. 

C'est un magnifique roman sur l'après-guerre du Vietnam dans lequel Miên est obligée, sous la pression patriarcale et villageoise, de vivre avec son premier mari, revenu après 14 ans d'absence et que tous croyaient mort. Miên doit abandonner son second mari, son fils, ses biens matériels, sociaux pour une vie de misère. En parallèle, le Vietnam nous est dévoilé de manière très tactile, olfactive et auditive.
Couleurs, saveurs et douleurs font la trame de ce poignant récit que je ne peux que vous conseiller !

 

Le Mois italien se termine mercredi (mais le challenge "Il viaggio" continue jusqu'en décembre) et laisse place au Mois anglais, dirigé par Cryssilda et Lou. Le programme de mes lectures envisagées arrive cette mardi!

Pour finir, je vous mets les liens publiés la semaine passée et je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celle à venir!

Blandine.

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Rédigé par Blandine

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N
Je suis toujours épatée par la diversité et le nombre de vos lectures en une semaine !<br /> Tout comme votre 5 ans, je suis fascinée par la vie de la Terre (j'avais adoré le programme de licence à la fac de Sciences). <br /> Vos autres albums et romans choisis sont également très attirants (celui de C.Moundlic me questionne beaucoup !).<br /> Belle semaine livresque Blandine !
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B
Merci beaucoup Nancy <3<br /> Je ne peux que vous recommander ce petit livre "petite poche" (comme la plupart des autres de la collection d'ailleurs!<br /> Belle soirée à vous!
S
Merci pour ces conseils. Pour ma part, j'ai lu la vraie histoire de Pinocchio, j'en parle sur mon blog
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B
Oh merci à toi! il faut que j'aille te lire!