Yasuke. Frédéric MARAIS – 2015 (Dès 6 ans)

Publié le 1 Avril 2017

Yasuke

Texte et illustrations de Frédéric MARAIS

Editions Les Fourmis Rouges, septembre 2015.

Dès 6 ans

Notions abordées : Afrique, esclavage, mer, aventure, Japon, Samouraï, quête initiatique.

 

Avec son univers graphique singulier, qui interpelle et marque, tout en sobriété mais aux couleurs vives et franches, à la fois lumineux et tout en ombres, Frédéric Marais n’a pas son pareil pour nous enchanter et nous transporter dans des histoires d’ailleurs.

Il nous fait découvrir des légendes, des objets, des êtres, des destins, inspirés de faits réels.

Et pour ma part, cela m'attire irrémédiablement.

Ce fut le cas avec Séquoyiah (Indien d’Amérique) et Didgeridoo (Australie), et là, avec Yasuke.

Comment ne pas être emporté par cette grande vague de couverture (référence explicite à Hokusai - CLIC) et ce bleu-vert envoûtant ?

Récit inspiré de la vie de Kuru-san Yasuke,
Un homme et une légende, n é en Afrique en 1530
Et disparu au Japon en 1582.

XVIe siècle.

Partons donc au pied du Kilimandjaro où un jeune garçon, seul, qui n'avait pas de nom, mais une marque dans le dos, vivait parmi les bêtes, à la même marque que lui.

Un jour, il se décida et réussit à partir.

Il imaginait que quelqu’un, quelque part,
lui donnerait un nom qui ferait de lui un homme comme les autres.

Il gagna la montagne puis la mer, embarqua à bord d'un navire qui l'emmena durant des années loin, très loin. Toujours sans nom.

A défaut d'un nom, il trouva une terre d'asile, un protecteur et devint un guerrier respecté.

Nommé au rang de samouraï grâce au seigneur, il put, comme le voulait la tradition, se choisir un nom… Et devint Yasuke, le seul samouraï noir ayant existé.

Son nom resta, sans que l'on sache ce qu'il devint...

 

Quel récit poignant dont l’origine nous est dévoilée à la toute fin de l’album, comme pour le légitimer.

Frédéric Marais, de par son graphisme épuré et très contemporain,mais non sans détails,  nous offre une quête initiatique sans âge, et donc encore actuelle, sous forme de violences sans fin, contre les enfants ou légalisée, ici ou ailleurs.

Mais aussi une réflexion sur l’importance d’avoir un nom pour être, qu’il soit nom de naissance ou nom choisi.

Economie et choix des mots à l’évocation très forte, symbolisme des montagnes, opposition puis alliance des couleurs, marron de l’Afrique et vert d’eau nippon.

Nous avons été conquis !

 

Cet album participe au Prix des Incorruptibles 2016-2017, sélection CE1, au Challenge « Je Lis aussi des Albums 2017 » (18/100) de Sophie Hérisson et à celui d’Hilde et Lou « Un mois au Japon ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Belles lectures et découvertes,

Blandine.

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P
En effet, ça a l'air d'être un très beau livre :-) Ces thématiques me touchent également.
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B
:-)
L
Superbe graphisme, cet album a l'air très réussi !
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B
Oh oui, très!
H
J'aime beaucoup la couverture. Je pense que ça me plairait de découvrir cette histoire de samouraï.
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B
son approche est vraiment intéressante et donne envie de le connaître davantage!
N
Comme pour Didgeridoo (dont j'ai beaucoup aimé l'histoire) j'avoue que les illustrations ne m'attirent pas vraiment...
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N
J'y jetterai un coup d'oeil à l'occasion ! ;)
B
C'est particulier, c'est sûr, mais là j'ai aimé. Ce qui m'avait déplu dan "Didgeridoo, c'est l'emploi du orange. Une couleur chaude mais criarde. Là, je trouve que l'alliance du marron et du vert-d'eau est douce. Quant au trait, il peut sembler paradoxal qu'il puisse y avoir du détail, tant il semble "simple".