Un, deux, trois Saint Nicolas. Peter GROSZ et Giuliano LUNELLI - 1998 (Dès 4 ans)
Publié le 25 Novembre 2016
Un, deux, trois Saint Nicolas
Texte de Peter GROSZ
Illustrations de Giuliano LUNELLI.
Traduction de Géraldine ELSCHNER
Éditions Nord-Sud, 1998.
Dès 4 ans
Notions abordées : amitiés, entraide, solidarité, savoir-faire, Saint Nicolas, Noël, hiver, le temps qui passe, transmission.
Il était une fois comme il est aujourd’hui et le sera toujours en ces temps éternels qui n’existent pas et pourtant durent encore, il était un pays où les folies du roi grandissaient tout autant que la misère du peuple.
Dans ce pays vivaient trois jeunes hommes aux passions diverses et que rien ne disposait pourtant à se rencontrer. Rien hormis cette pauvreté qui pourtant les poussait inconsciemment au partage et à l’altruisme.
Nicolo était brodeur de mots, Nicola courbeur de bois et Nicoli lisseur de pierres.
C’est au cœur d’une forêt, retranchés du monde et du temps, qu’ils s’installèrent tous trois, construisant leur maison, organisant leur quotidien et activités.
Ainsi passèrent les années, au rythme immuable et au même rite le soir venu : ils se racontaient des histoires.
Devenus vieux, barbus, si ressemblants que seuls leurs chapeaux les différenciant, chacun le prolongement et le complément de l'autre, ils se questionnèrent au coin du feu sur l'utilité de leur vie, qu'ils ont eu belle et tranquille.
A quoi bon leurs savoir-faire s’ils ne profitaient pas à d’autres, ailleurs sur Terre, à d’autres petits et grands, démunis ou esseulés ?
Et c’est ainsi que leur vie prit un nouveau sens, un nouveau départ. Ils façonnèrent, brodèrent lissèrent, courbèrent, créèrent pour d’autres, dans un silence de connivence.
Chaque hiver, pendant de longues années, ils furent ainsi leur tournée. Et pour peu que personne ne les arrête, ils passeront encore cette année.
Quel beau détournement de l’histoire de Saint Nicolas que cet album, aux résonnances très actuelles.
A quoi bon être au monde si l’on ne partage pas, de son temps, de son amitié, de ses passions ? Garder pour soi ne rend pas heureux, ne fait pas le bonheur alors que le partage stimule, égaie et fait se propager encore et encore le bonheur.
Douceur et poésie imprègnent le texte mis en images par de très belles illustrations, des paysages d’hiver au blanc immaculés, aux détails sur le temps qui passe (jeunes puis vieux, cheveux et barbes toujours plus longs, traits plus tirés) et aux tendres souvenirs.
Cet album participe aux Challenges " Christmas Time 2016" de Mya et "Je Lis Aussi des Albums 2016" de Sophie Hérisson.
96/100
Belles lectures et découvertes,
Blandine.
Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram, tumblr, Google+, Babelio et Livraddict