Vous plaisantez, Monsieur Tanner. Jean-Paul DUBOIS

Publié le 21 Août 2016

Vous plaisantez, Monsieur Tanner. Jean-Paul DUBOIS

Vous plaisantez, Monsieur Tanner

Jean-Paul DUBOIS

Editions Points, mai 2007.

224 pages.

Thèmes abordés : maison, travaux, artisans, rencontres, déboires.

Comme je faisais quelques travaux de peinture chez moi, j'ai eu envie de relire ce livre qui m’avait laissé un bon souvenir.

Monsieur Tanner hérite de la grande maison de son oncle : une vieille baraque à moitié en ruines, qu’il se décide pourtant à remettre sur pied. Après avoir vendu sa propre maison, il se consacre entièrement à la besogne.

Mais quelle idée a-t-il eu là?!

Je n’avais pas le choix. Entrepreneurs et maîtres d’œuvre m’établissant des devis équivalant au PNB du Nicaragua, je devais en passer par là : entrer dans les recoins obscurs du travail au noir, pénétrer ce maquis de paroles évasives, de promesses flottantes, de talents approximatifs, de tarifs changeants, de délais élastiques, découvrir un monde hors taxes, hors normes, hors la loi, peuplé de débutants hésitants, de vieux rusés, de retraités chafouins, de branleurs somptueux, de génies caractériels, de fous complets, de demi-fous, d’irresponsables, de menteurs, de hâbleurs, d’arnaqueurs, un monde instable, prêt à sombrer pour un mot de trop, un coup de vent, un verre de vin, un monde où il manque toujours quelque chose, un outil, une planche, du sable, un sac de MAP, un tuyau, du courage, de la brasure.
Bref une jungle étrange qui, très vite, finit par vous rendre totalement cinglé.

Page 22

Défilent alors des artisans de tous les corps de métiers du bâtiment : des improbables, des loufoques, des passionnés, des illuminés, des incompétents, des méfiants… Ce qui entraîne des retards, des signatures de chèques astronomiques, des malfaçons, incompréhensions, de la fatigue, mais aussi des petits bonheurs et de la fierté.

Le récit est très drôle et réaliste, bien que parfois répétitif. Les portraits sont parfois si extrêmes ou l’enchaînement des catastrophes si continuel que ça en devient peu crédible.

Enfin je l’espère car c’est à vous passer l’envie d’avoir votre propre maison ou d’entreprendre des travaux, aussi petits soient-ils !

Le langage soutenu, voire guindé du narrateur, contraste avec celui des ouvriers, ajoutant davantage de comique.

Il n’empêche que l’on passe un bon moment de lecture, qui permet d’apprendre des choses sur le gros œuvre et le bâti dans une maison.

Pour conclure, un autre extrait qui me permet de faire le lien avec un album que je vous ai présenté, co-écrit et illustré par Roberto Innocenti, La Maison, le livre de Frances Mayes lorsqu'avec son mari elle a décidé d'acheter et de rénover une maison typique en Italie: Sous le soleil de Toscane, Une maison en Italie, et celui de Tatiana de Rosnay, pas encore sur le blog, La mémoire des murs.

Ce que je crois

On ne possède jamais une maison. On l’occupe.
Au mieux, on l’habite. En de très rares occasions, on parvient à se faire adopter par elle. Cela demande beaucoup du temps, d’attention et de patience. Une fome d’amour muet. Il faut apprendre, comprendre comment marchent les choses, connaître les forces de l’édifice, ses points faibles, réparer ce qui doit l’être sans trop bouleverser l’écosystème que le temps a mis en place. Et jour après jour, année après année, la cionfiance, lentement, s’établit, une sorte de couple indicible et invisible se forme. Alors confusément, vous savez, vous sentez que cette maison, que jamais vous ne posséderez, vous protège loyalement pour le temps de votre courte vie.

Page 79

Ce roman participe à mon "Challenge des RE 2016 " ainsi qu’au “Petit Bac 2016” d’Enna pour ma cinquième ligne, catégorie Ponctuation.

challenge rl jeunessechallenge 1gm

Belles lectures et découvertes,

Blandine.

Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram et Google+.

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
Je n'ai pas lu celui-ci, mais de cet auteur il me semble me souvenir d'un livre avec une histoire de montre, que j'avais trouvé très casse-pieds... Ayé ! J'ai retrouvé, c'était "Kennedy et moi".
Répondre
N
Pourquoi pas ? ça te plairait peut-être si tu aimes le style de cet auteur... J'avoue que je ne me souviens pas en détail de ce qui m'avait déplu, je sais juste que je m'étais ennuyée...
B
Aie! Je ne crois pas que je le lirai alors ;-)