Koko au pays des Toutous. Jean-Benoît MEYBECK - 2016 (Dès 3 ans)
Publié le 31 Mars 2016
2015 a vu le nombre des migrants et des Réfugiés exploser, leurs conditions de vie et d’accueil dénoncées. Nous avons tous (eu) peur, pour différentes raisons.
Pour sensibiliser les enfants dès 8 ans, un collectif d’éditeurs jeunesse a publié le petit livre Eux, c’est nous: pour dire simplement qui sont les réfugiés, d’où ils viennent, pourquoi ils fuient leur pays et rappeler que la France est une terre d’asile.
Pourtant, les enfants plus jeunes sont aussi confrontés à ce phénomène. Ils ont certainement entendu des bribes de conversations entre adultes, à la télévision, à la radio, vu une photo dans un journal ou magazine…
Mais ils ne posent pas forcément de questions. Et il n’est pas aisé de l’aborder avec eux.
L’album que je vous présente aujourd’hui comble un vide.
Edité en partenariat avec Amnesty International, il permet d’expliquer clairement le phénomène migratoire aux enfants dès 3 ans en prenant comme personnage principal un animal aimé des enfants, le chien.
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Réfugiés et migrants - les actualités | Amnesty International France
D'une capacité d'accueil de 2500 personnes, le camp de Grande-Synthe qui vient d'ouvrir ses portes est déjà menacé de fermeture. Il doit pourtant permettre à des migrants vivant jusqu'à prés...
http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Refugies-et-migrants/Actualites

Koko au pays des Toutous.
Texte et illustrations de Jean-Benoît MEYBECK.
Éditions Des Ronds dans l’O Jeunesse, 24 mars 2016.
Dès 3 ans.
Notions abordés : immigration, peurs, différences/xénophobie, entraide, pauvreté.
Koko est un chien jaune, un peu rond et souriant. Mais dans son beau pays des Cabots, la famine sévit et il lui faut partir, pour manger mais aussi pour envoyer à sa famille de quoi se nourrir. Chacun se cotise pour l’aider dans son voyage jusqu’au pays des Toutous.
Accompagné par d’autres Cabots qui fuient comme lui, il ne sait pas encore combien il sera difficile et semé d’embûches.
Il te faudra traverser le pays des Chacals, puis celui des Bâtards !
Et après, la grande mer : C’est très dangereux !
A la merci des passeurs véreux, les cousins Passy et Passou, il devra tenir bon sous un soleil accablant, traverser un pays en guerre, avant d’arriver à la mer, où une baleine les attend.
Mais durant le trajet, une tempête se lève et tous les chiens se retrouvent à l’eau avant d’être secourus, mais enfermés, par les toutous policiers.
Car dans le pays des Toutous, ce paradis tant rêvé et idéalisé, les chiens errants sont enfermés puis priés de repartir d’où ils viennent.
Esseulé, affaibli et sans plus aucun os, Koko décide de rester, mais il doit se cacher, dormir dans les égouts et se nourrir de détritus.
Il rencontre des Cabots comme lui, des Bâtards et des Sacs à puces.
Ce sont eux qui accueillent Koko !
Et non les beaux Toutous propres, toilettés et bien nourris. Eux ne le voient pas, ils ignorent probablement son existence ou se la voilent.
Dans sa misère et sa détresse, Koko ne comprend pas cette différence, car ne sommes-nous pas tous pareils ?
Avec un dessin simple, brut et coloré, l’auteur aborde une des raisons de l’immigration.
La plus palpable pour un enfant : la faim.
Tous les périples des migrants sont abordés : espoirs, sacrifice de la famille, cherté et conditions déplorables du voyage, pour vivre dans une violente précarité, dans le rejet de l’autre.
Le pays, dit d’accueil, tant rêvé et idéalisé, ne leur fait pas de place, car il a peur. Car il craint qu’ils n’amènent avec eux ce qu’ils ont fui et le bouleversement dans sa vie.
Bien sûr, heureusement, des nuances sont à apporter.
Meilleur ami de l’Homme mais qui peut être aussi tant délaissé, la figure du chien, comme les différents noms qui lui sont donnés (métaphores des insultes à caractère xénophobes à l’encontre des Hommes) est très intelligemment exploitée.
Les chiens sont de différentes races et couleurs, ce qui démontrent que leurs origines sont diverses et ne déterminent pas forcément leur vie, comme dans nos sociétés, mais tient plus de l’inégalité du lieu de naissance. Et que les hommes, les femmes et les enfants ne sont pas tous égaux en droits.
Cet album, triste, essentiel et indispensable, est une ouverture au dialogue pour plus d’acceptation et de respect, pour aujourd’hui, mais surtout pour demain !
Je remercie vivement les Editions Des Ronds dans l’O Jeunesse de nous avoir permis de découvrir et de vous présenter cet album, qui participe au Challenge « Je Lis Aussi des Albums 2016 » de Sophie Hérisson.
32/100
Je vous invite à découvrir ma bibliographie, générale, sur LES différences, quelque soit leur nature/origine.
Blandine.
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Bibliographie POUR plus d'ouverture et de respect
J'aurais pu titrer: Bibliographie CONTRE les différences, les peurs, les rejets, le harcèlement, le racisme, l'antisexisme, etc. J'ai préféré donner un ton positif, voire optimiste, à cette l...
http://vivrelivre19.over-blog.com/2016/03/bibliographie-pour-plus-d-ouverture-et-de-respect.html
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Le moins que l'on puisse dire c'est que Jean-Benoît Meybeck n'y va pas par quatre chemins pour aborder ce sujet tristement d'actualité. En même temps, il ne faut pas prendre les enfants pour des...
"Informer nos enfants sur les raisons qui poussent des familles à fuir leur pays, les conditions dans lesquelles ils le font... Leur dire qu’ici, ils ont bien de la chance et que cette chance ils peuvent la partager. Leur montrer qu’ils n’ont pas de raison d’avoir peur de la différence car quel que soit le pays d’où l’on vient, quelle que soit notre couleur de peau, nous sommes tous des hommes aspirant à une vie descente et que chacun y a droit ! "