Des œufs pour Pâques. Deux albums dès 3 ans et Histoire.
Publié le 27 Mars 2016
Début printemps, alors que la nature renaît, que les fleurs des cerisiers s’envolent, que les jours rallongent et que les températures se radoucissent, il est une tradition gourmande : celle des œufs de Pâques. Termes associés depuis très longtemps sans que leurs origines ne soient liées. Je vous en parle plus en détails après une présentation de deux très beaux albums sur cette tradition.
Le premier œuf de Pâques.
Texte de Zemanel et illustrations d’Amélie DUFOUR
Éditions Père Castor – Flammarion, janvier 2013. (1e édition : 2010)
Dès 3 ans.
Notions abordées : contes, traditions, différences, estime de soi, persévérance, optimisme, conte de randonnée.
C’est le début du printemps et Poulette est heureuse.
Elle vient de pondre son tout premier œuf. Elle en est si fière qu’elle décide de l’emmener au palais de la reine des poules. C’est là que chaque année, elle désigne le plus bel œuf parmi tous ceux qui lui sont présentés : des petits et des gros, des minuscules et des géants, des bleus et des gris, des blancs et des jaunes…
Qu’importe le nombre, Poulette y va !
Mais vite, trop vite…
Si vite, qu’il tombe maintes fois, se tâche et se salit.
Et à chaque fois, Poulette le ramasse, reprend sa course et croise divers oiseaux.
Tour à tour, chacun cherche à la dissuader d’aller voir la reine sous divers prétextes, peu sympathiques mais « pour son bien ».
-Si j’étais toi, je n’irais pas.
Ton œuf n’est pas assez fin, pas assez délicat ; tout le monde va rigoler. Cache-le, cela vaut mieux.
Poulette persiste.
Et à raison ! Car même si son œuf n’est pas propre, les feuilles, pétales, boue et sable qui se sont collés dessus dessinent sur sa coquille un très beau motif !
Et c’est ainsi, que depuis ce jour, les œufs sont décorés à chaque début de printemps, suivant le désir de la Reine des poules !
Quel joli album, plein d’optimisme et de persévérance malgré l’adversité.
Poulette croit en son œuf et se donne les moyens de parvenir à son but !
Les illustrations, pleines de fraîcheur et de vivacité, accompagnent à merveille le texte, rythmé par ses répétitions, que les enfants affectionnent particulièrement.
Au-delà, l’histoire nous enjoint à ne pas nous arrêter aux apparences, à faire abstraction de la jalousie des autres et à affirmer ses choix.
C’est grâce à l’article de Lylou l’an dernier que j’ai découvert cet album, à la découpe originale en forme d’œuf (pour le sien), mais c’est la chronique de Mya qui m’a rappelé que Pâques, c’est maintenant !
Joyeuses Pâques Fenouil !
Texte de Brigitte WENINGER et illustrations d’Eve THARLET.
Traduction de Géraldine ELSCHNER.
Éditions Nord-Sud, 2001. (Suisse, 2001)
Dès 3 ans.
Notions abordées : Pâques, tradition, famille, partage.
Le printemps est enfin là !
Cerfeuil, un petit lapereau, est tout excité par ce qu’il vient d’apprendre et il s’empresse de le répéter à sa famille
Il paraît que demain, c’est Pâques, et que ce jour-là, un lapin très spécial passe cacher des œufs qu’il a décorés pour les enfants. Et tenez-vous bien, on raconte même que ce lapin de Pâques habiterait ici, dans notre forêt ! »
Désireux d’avoir eux aussi des œufs, ses frères et sœurs, Fenouil, Cajou, Capucine et Eglantine, décident d’aller trouver ce mystérieux lapin pour lui en demander.
Mais sans succès.
Aidé de son lapinou en peluche Racine, Fenouil a alors une grande idée pour leur faire plaisir : le Lapin de Pâques, ce sera lui.
Il confectionne alors des œufs, mais aussi des petits cadeaux personnalisés qu’il cache soigneusement pour le lendemain.
La surprise est de taille et tous les enfants sont ravis, même Fenouil qui, tout à son activité, avait oublié de se prévoir un petit cadeau.
Il trouve dans un fourré, un bel œuf multicolore et une flûte en roseau.
Le lapin de Pâques existerait-il vraiment ?
Cette histoire est vraiment adorable.
J’aime particulièrement les prénoms de la fratrie et celui du doudou de Fenouil.
Le texte est très doux, célébrant le partage et l’envie de faire plaisir.
Les dessins fourmillent de détails printaniers, de petits insectes, de fleurs, de couleurs.
Petit bout d’histoire sur cette tradition des œufs de Pâques :
Aujourd’hui étroitement associée à la religion chrétienne et aux fêtes pascales, son origine est en réalité bien antérieure.
Dans toutes les cultures, civilisations et religions, l’œuf revêt une très forte symbolique.
Teintés dès l’Antiquité de diverses couleurs, ils étaient offerts pour symboliser le renouveau de la vie (Égyptiens, Perses et Romains), colorés en rouge pour honorer le soleil chez les Gaulois antiques ou offerts à la déesse de l’Est Eostre chez les païens anglo-saxons (et qui a donné son nom à cette fête : Easter, Pâques en anglais).
Dans les cours royales, loin du symbolisme premier, les artistes rivaliseront de beauté pour décorer les œufs, tels les fameux œufs de Fabergé au XIXe siècle, en Russie.
Oeufs Fabergé
Symbole du cycle de la vie et donc de deuil et d’hommage. Des œufs sont placés dans les tombes pour favoriser la renaissance de la personne décédée.
Dans la religion juive, à Pessa’h, un œuf est trempé dans de l’eau salée en souvenir de toutes les larmes versées lors de la libération de peuple hébreu et des nombreuses morts qui l’ont favorisée.
Dans la religion chrétienne, l’œuf symbolise la vie, la résurrection du Christ et sa Sortie du Tombeau. Ainsi que la fin des privations liées au Carême.
La coutume d’offrir des œufs au matin de Pâques (le dimanche) n’est apparue en Europe que vers le IVème siècle, en Egypte autour du XIème siècle, puis en France, en Alsace, vers le XVème siècle.
Les personnages qui les amènent sont différents selon les pays ou régions.
Selon la tradition chrétienne, en revenant de Rome, les cloches, tues depuis le Jeudi Saint, répandent en sonnant sur leur chemin œufs, cloches, cocottes et autres gourmandises.
En Allemagne, c’est un lapin blanc invisible qui les cache (et que l’on retrouve dans l’album de Fenouil), comme en Australie, aux Etats-Unis ou en Alsace, un lièvre ; au Tyrol, une poule ; en Thuringe, c’est une cigogne ; en Westphalie un renard et en Suisse un coucou.
En Italie, le prêtre bénit les œufs ensuite placés au centre de la table familiale.
En Bulgarie, les familles chrétiennes envoient du pain et une dizaine d’œufs teints en rouge à leurs amis turcs, qui donnent un peu d’argent, en retour, au messager.
La surprise contenue dans l’œuf est une tradition qui remonte au XVIe siècle. Quant au lapin en chocolat, une vieille croyance populaire dit qu’uniquement à cette période de l’année, ce sont aux lapins de couver les œufs.
Ces deux albums participent au Challenge « Je Lis Aussi des Albums 2016 » de Sophie Hérisson.
29 et 30/100
Ainsi qu’au Challenge “Petit Bac 2016” d’Enna pour ma deuxième ligne, catégorie Objet.
Belles lectures et découvertes,
Blandine.
D'où vient la coutume des œufs de Pâques ? - Église catholique en France
Du simple œuf dur coloré aux plus prestigieux œufs de Fabergé, l'oeuf de Pâques est resté une tradition dans le monde entier. Si nous pouvions redire son message au moment de Pâques.... En I...