Picasso, symbole de libertés (exposition + activité)
Publié le 10 Décembre 2015
Picasso peut être un symbole de la Liberté grâce à son Art, multiple, dont le tableau Guernica et La Colombe de la Paix en sont les exemples les plus célèbres.
Bien que n’étant pas spécialement liée à la notion de liberté, l’exposition que le Grand Palais organise la célèbre tout de même de manière détournée.
Picasso mania – Exposition jusqu’au 29 février 2016 – Paris
Le nom de Picasso agit comme un aimant sur moi. Aussi, lorsque j’ai su que le Grand Palais de Paris (lieu que j’aime beaucoup) lui consacrait une exposition, j’ai immédiatement voulu y aller. Je n’ai pas cherché à trop en savoir avant, ce qui m’a valu quelques surprises !
Picasso mania, un titre qui donne envie et qui démontre bien tout l’attrait que cet artiste a généré autour de sa personne et de son Art, et ce, encore aujourd’hui. Chose dont il était parfaitement conscient.
Pour vous parler de cette exposition, je m’appuie sur le petit livret pris sur place et qui retranscrit toutes les explications qui la jalonnent.
Après la Seconde Guerre mondiale, le nom de Picasso devient définitivement synonyme du génie artistique moderne. Cette reconnaissance publique survient au moment où l’art contemporain renoue avec un « avant-gardisme » dont les valeurs, incarnées par Marcel Duchamp, contredisent la subjectivité flamboyante, la notoriété médiatique, le succès commercial de Picasso. (…) Les expositions consacrées à l’œuvre tardif de Picasso, organisées au début des années 1980, révèlent à une nouvelle génération le caractère anticipateur d’une peinture que son style véhément et ses emprunts à l’histoire replacent au cœur des débats de l’art contemporain.
L’exposition s’ouvre par un gigantesque mur-écran où l’on voit 18 artistes internationaux, qui, tour à tour, nous racontent le rôle qu’a joué Picasso pour l’Art d’une manière générale mais surtout personnelle, en influençant leur regard et leurs pratiques.
Compagnons de route historique et avant-gardistes purs et durs, réalistes et abstraits, pop artistes et minimalistes, célèbrent la vitalité, la liberté créatrice qui se confondent avec le nom de Picasso.
Faire défiler les photographies. Andy WARHOL
Sur quinze salles, nous sommes invités à redécouvrir plusieurs tableaux de Picasso, quelques sculptures, gravures et lithographies, photographies, films et interviews, et surtout leur impact sur les artistes de son époque.
Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Erro, des artistes, baptisés appropriationnistes (Mike Bidlo, Richard Pettibone, André Raffray…) qui reproduisent des œuvres de Picasso (notamment Les Demoiselles d’Avignon) avec un réalisme troublant, des copies presque parfaites !
Beaucoup des autres artistes exposés étaient ses contemporains à lui. Je pensais plus trouver des œuvres d'aujourd'hui réalisées par des artistes actuels.
Cependant, on en trouve d’autres qui ne retiennent que l’idée première, l’essence du mouvement, les codes de Picasso pour créer leur œuvre propre, de prime abord bien éloignée...
Ainsi, on retrouve son goût et attirance pour LA femme, l’Afrique et son art, sa vision du cubisme (peindre non pas ce que l’on voit mais ce que l’on conçoit) repris par David Hockney au début des années 1980. Il dira en 1986, « Il est de plus en plus clair que le cubisme constitue un progrès dans le réalisme, un progrès dans la description de l’espace qu’habite notre esprit et dans lequel se déplace notre corps. »
Faire défiler les photographies.
C’est surtout son œuvre tardif qui est mis en avant, l’après-Guernica. Sa capacité à rebondir après un tel chef-d’œuvre, de renommée mondiale et qui inspire tant.
Tel Léon Golub qui s’oppose à la Guerre du Vietnam, avec son énorme acrylique sur toile de 1973 : Vietnam II.
Guernica est pour lui un modèle : sa force symbolique tient à sa capacité d’entraîner avec elle tous les contextes historiques au sein desquels elle a été convoquée. Vietnam II, créé dans un contexte particulier, vise, comme Guernica, à atteindre une dimension universelle.
Picasso mania car il est un artiste que l’on identifie de suite, un style particulier, un nom devenu presque commun ! C’est du Picasso ! On dirait du Picasso ! Un petit Picasso, en parlant de son enfant… Qui n’a pas employé ce genre d’expressions ?!
Il n’est pas abusif de penser que l’héritage artistique de Picasso est aujourd’hui tombé entre les mains des réalisateurs de cinéma. (…) L’identification précoce de Picasso à la figure du génie universel a diffracté son image dans des champs visuels dans des champs aussi variés que la consommation de masse, la musique populaire, le rap de Jay-Z ou les chaînes de montage de l’industrie automobile. Les chorégraphes contemporains se sont inspirés des rythmes de ses constructions picturales ou plastiques.
Faire défiler les photographies.
Faire défiler les photographies. Julian Schnabel: Portrait de Bernard Picasso (1988) Huile et assiettes.
Faire défiler les photographies.
Faire défiler les photographies.
Je vous propose à présent un cahier de découvertes et d’activités qui nous permet (adultes comme enfants) de faire « à la manière de » grâce à des dessins expliqués étape par étape.
Dessiner avec… Pablo Picasso.
Ana SALVADOR
Éditions Gallimard Jeunesse, 1er septembre 2006.
Après deux pages de biographie, l’auteure nous propose de découvrir quatre sortes de dessins réalisés par Picasso : les visages, les oiseaux, les fleurs et les faunes.
Faire défiler les photographies.
Plusieurs sont détaillés et à nous de les reproduire, à notre façon, grâce aux feuilles de papier dessin fournies dans la pochette à la fin du livre.
Ça a l’air simple… mais ça ne l’est pas tant que cela !
Car lorsque le trait est tracé et qu’il ne ressemble pas à celui du cahier, on a le sentiment d’avoir raté, surtout lorsqu’on transpose et que l’on sait que c’était si facile pour Picasso.
Et pourtant, il faut se souvenir de ses dires !
« Quand j’avais leur âge, je dessinais comme Raphaël, mais il m’a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme eux [les enfants]. »
[Car] comme eux, il veut peindre ce qu’il ressent, même si cela ne « ressemble » pas à ce qu’il voit.
(…)
« Dans chaque enfant, il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester artiste en grandissant. »
Une approche intéressante de l’œuvre de Picasso, qui permet de s’exprimer et de développer son sens artistique propre. D’autres titres existent : Joan Miro, Jean Dubuffet, Kandinsky, Klee Matisse et Picasso (avec ces 4 artistes)…
« Je ne fais pas de discours. Je parle avec la peinture. »
Après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, nous avions sorti ce cahier et avions déjà dessiné des colombes ou fleurs… Aujourd’hui, mon 6 ans s’est, un peu, joint à ma fille et moi.
Belles lectures, découvertes et activités,
Blandine.
Ce billet participe au Challenge de Noël de Mya: une exposition à offrir ou à s'offrir.