Petits contes zen. Jon J. MUTH - 2005 (Dès 5 ans)
Publié le 4 Décembre 2015
Petits contes zen
Jon J. MUTH
Éditions Circonflexe, avril 2005.
Dès 5 ans.
Notions abordées : zen, bouddhisme/taoïsme, voyages, traditions, amitié
Trois frères et sœurs, font la connaissance d’Eau-Paisible, un panda venu récupérer son ombrelle, envolée dans leur jardin.
Martin se présenta. Puis Anna présenta son petit frère Charles, qui était intimidé par les ours qu’il ne connaissait pas.
Les trois jours suivants, à tour de rôle, les enfants lui rendent visite.
A chacun, il leur raconte une histoire, à la fois d’ici et d’ailleurs, reflet d’une culture, du jour, de leur personnalité, ou préoccupations propres.
Ainsi chaque enfant est amené à réfléchir et ressentir ses émotions, positives ou non et à agir pour les changer si besoin est.
A Anna, qui lui apporte un beau gâteau bambou confectionné par ses soins, il lui parle d’anniversaire, de générosité et de don de soi par le biais du conte Oncle Tsukimi.
Un cambrioleur s’est introduit chez lui, vieil ours polaire, pauvre et solitaire. Heureux d’avoir enfin de la visite, il lui offre son dernier bien, mais il se désole de n’avoir pu lui donner autre chose de plus merveilleux.
A Martin, qui le retrouve perché tout en haut d’un arbre, il lui apprend que tout est une question de perspective, de point de vue, que rien n’est jamais fixé, ou tout noir ou tout blanc.
Il lui raconte La chance du paysan, conte taoïste.
Un vieux paysan qui perd son cheval, mais qui revient accompagné de deux chevaux sauvages, que son fils tente de dresser mais qui se blesse et qui donc échappe à l’enrôlement militaire.
Et à chaque fois, les voisins viennent voir le vieil homme : par sympathie, curiosité, intérêt, commérage…
Cet enchainement d’évènements, intimement liés, sans que l’on puisse dire avec certitude s’ils sont heureux ou malheureux, pourrait perdurer bien au-delà de ces pages.
Et ceci s’appelle la Vie, avec ses épreuves, constructives ou difficiles, et nous arrive à tous.
Le troisième jour après leur rencontre, c’est le petit Charles qui vient visiter Eau-Paisible, agacé et boudeur.
N’écoutant pas les conseils de son frère, pris pour des ordres, il apporté tout ses jouets de piscine.
Après la baignade, Charles et Eau-Paisible prirent le thé. « Charles, dit l’ours, tu as passé ta journée à être en colère contre Martin. T’es-tu seulement rendu compte que nous nous sommes bien amusés ? »
Pour lui faire comprendre que ruminer ne sert à rien, affaiblit et pèse tant sur le cœur que sur le corps, sans faire profiter de l’instant présent, il lui narre le conte bouddhiste, Un lourd fardeau.
Arrivés dans une ville où la pluie a laissé de grandes flaques d’eau, deux moines pèlerins, un jeune et un vieux, croisent une dame qui ne peut descendre de sa chaise à porteurs sans se mouiller. Sans mot dire, le vieux la porte et la dépose au sec mais sans aucun remerciement en retour. Et les deux moines reprennent leur route.
Bien des heures après, le jeune peste toujours contre l’impolie.
« J’ai porté cette femme il y a des heures, répondit le vieux moine. Pourquoi, toi, continues-ru à la porter ainsi ? »
Il faut savoir lâcher prise, et surtout, ne pas s’encombrer l’esprit de pensées négatives et inutiles, et sur lesquelles nous n’avons absolument aucune prise, et davantage si cela appartient au passé.
Ce dernier conte me fait penser à plusieurs citations de Bouddha, que j’essaie de faire miennes, pour lutter contre mes inquiétudes, peurs, stress…
Si le problème a une solution il ne sert à rien de s'inquiéter, mais s'il n'y a pas de solution, s'inquiéter ne changera rien.
« Avec nos pensées, nous créons le monde. »
Cet album est magnifique, un petit bijou qui se savoure, sublimé par les aquarelles de l’auteur, que je ne me lasse pas de contempler. Et j'imagine Eau-Paisible s’exprimer lentement, de manière poétique et imagée.
Pour illustrer ses contes, Jon J Muth a préféré utiliser l’encre de Chine, "simples" traits sur un fond monochrome. Un dessin plus austère, comme issu de la tradition et parvenu jusqu’à nous.
Pour conclure, il nous laisse une petite note informative qui nous explique la provenance de ces contes avec un peu d’histoire.
« Zen » est un mot japonais qui signifie tout simplement « méditation ».
Méditation, calme, douceur, paix, sérénité… voilà ce que je ressens à la lecture de cet album et qu’avec Laurette (je pense que c’est son cas aussi), nous avons voulu vous présenter en lecture croisée.
Un album qui nous invite à se (nous) poser, à réfléchir, à prendre le temps… Un moment hors du temps justement, dans cette frénésie ambiante où tout s’emballe…
Je vous invite à aller lire l’article que Laurette lui a consacré.
Petite pause sagesse... - On est bien chez laurette
Il y a quelques temps, je découvrais sur le blog de Blandine le travail de Jon J Muth, avec ces Nouveaux contes zen, et j'ai été immédiatement séduite par le propos et les illustrations. Puis,...
http://casalaurette.over-blog.com/2015/12/petite-pause-sagesse.html
Cet album est paru avant Nouveaux contes zen que je vous ai présenté ICI, mais ils peuvent être lus indépendamment.
Il participe aux Challenge « Je lis aussi des Albums 2015 » de Sophie Hérisson.
121/100 (110)
Belles lectures et découvertes,
Blandine.
Nouveaux contes zen. John J Muth. (dès 6 ans)
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http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/01/nouveaux-contes-zen.-john-j-muth.-d%C3%A8s-6-ans.html
La soupe aux cailloux. Jon J Muth (dès 4 ans)
LA SOUPE AUX CAILLOUX Jon J MUTH Albums Circonflexe, mars 2004. (Etats-Unis, 2003) Dès 4 ans. Notions abordées : partage, nourriture, amitié, bonheur, bouddhisme, Chine. Il existe énormément d...
http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/01/la-soupe-aux-cailloux.-jon-j-muth-d%C3%A8s-5-ans.html
Un album qui illustre particulièrement bien cette citation du Bouddha: Bouddha : « On peut allumer des dizaines de bougies à partir d'une seule sans en abréger la vie. On ne diminue pas le bonheur en le partageant. »