La lumière allumée. Richard MARNIER et Aude MAUREL (Dès 4 ans)
Publié le 16 Décembre 2015
La lumière allumée.
Richard MARNIER et Aude MAUREL.
Éditions Frimousse, 19 novembre 2015.
Dès 4 ans.
Notions abordées : différence, anticonformisme, ouverture sur le monde, identité.
Dans la ville de notre narrateur, sans surprise et sans histoire, tout est pareil, rien ne dénote.
Dans son quartier, toutes les maisons sont identiques, semblables à des visages.
Mêmes constructions, mêmes couleurs, mêmes rythmes de vie.
Mais un jour, ou plutôt une nuit, il y en a un qui n'agit pas comme les autres, donc comme il faut !
Lumière allumée, volets laissées ouverts puis refermés au matin.
Quel choc !
Les rumeurs circulent, les mots grondent, la colère couve.
Heureusement, un jour, le malotru s'en va, laissant sa porte ouverte et sa maison livrée aux éléments.
Tant et si bien qu’il faut la raser, créant un espace vide dans le bel alignement rectiligne des maisons.
Des mois plus tard, l’individu revient et reconstruit sa maison, non pas comme les autres, mais avec ce qu’il a ramené de ses voyages : des formes, des couleurs, des matières bien incongrues dans ce décor triste et uniforme.
Petit à petit, l’envie d’autre chose fait son chemin dans l’esprit des voisins.
On s’étonne des chalets de béton,
Des immeubles de bois,
Des baraques de marbre,
Des châteaux de dentelle,
Des masures-chaussures et des maisons-liserons.
L’album suit ces transformations au gré des imaginations des propriétaires, d’abord timides puis de plus en plus farfelues. Ses pages se déploient imageant l’étendue du changement qui passe du quartier à la ville entière.
Elle est devenue si bigarrée que rechercher ladite construction devient un jeu. Certaines sont des clins d’œil à des contes, à des histoires, à des passions, futuristes, historiques, singulières…
Les illustrations prolongent les mots, au vocabulaire recherché. Les petites maisons austères, carrées de briques aux toits rouges, protectrices, de jour comme de nuit, deviennent alors le reflet de la personnalité de leur propriétaire, que l’on ne fait que deviner.
Car ce sont les maisons les personnages de cet album.
Et chacun remercie dans le creux de son foyer, celui qui a laissé la lumière allumée, et ses volets ouverts. Pour que chacun voit briller l’idée, comme un symbole. Celui de l’acceptation de la différence, de l’ouverture sur le monde pour découvrir la beauté, le partage et le bien-être.
La prochaine étape, non évoquée, réside à présent dans la rencontre et le bien-vivre ensemble entre les habitants.
La lumière allumée est un bel album, d’abord en tant qu’objet, couverture et pages épaisses, que par son histoire, empreinte de respect et de tolérance quant à la différence et à la créativité.
Il participe au Challenge de Sophie Hérisson « Je Lis Aussi des Albums 2015 » et à celui d’Enna pour son « Petit Bac 2015 », pour ma 9e ligne, catégorie Musique.
131/100 (110)
Belles lectures et découvertes,
Blandine.