Il était 2 fois dans l’Ouest. Texte de Séverine VIDAL et illustrations d’Anne-Lise COMBEAUD - 2015 (Dès 10 ans) + recette
Publié le 28 Novembre 2015
J’adore les histoires de Far West, cowboys, Indiens et les paysages de l’Ouest américain. C’est donc avec beaucoup d’envie et d’impatience que j’ai dévoré ce roman au sens figuré comme au propre. Bien qu’il n’y ait ni pétoires, ni hold-up, ni saloon et ni musique country, l’aventure et le suspense sont au cœur de ce roman trépidant !
Il était 2 fois dans l’Ouest
Texte de Séverine VIDAL et illustrations d’Anne-Lise COMBEAUD.
Éditions Sarbacane, collection « Pépix », 26 août 2015.
188 pages.
Dès 10 ans
Thèmes abordés : Adolescence, amour, voyage, Far West, traditions, aventure, cinéma, cuisine.
Luna, 11 ans, part avec sa mère, Viviane, maquilleuse dans le cinéma, pour un mois aux USA à Monument Valley, en plein territoire navajo, pour le tournage du film (un énième), Mille et une façons de mourir en Arizona.
Tout un programme !
Elles débarquent avec l'équipe, non sans mal, et font la connaissance de Josh, jeune indien du même âge que Luna.
Malgré un départ brouillon et l’anglais limité de Luna, ils sympathisent et ne se quittent plus. Ils sont ensemble pour la kinaalda de Doli, sœur de Josh, fête traditionnelle navajo, sur le tournage du film où ils font office de figurants zombies, à l’anniversaire royal du frère de Josh, King Arthur…
Il désire lui faire découvrir son paradis, la Vallée des Rocs – Tsé Bii’Ndzisgaii en langue navajo-, où se trouvent de gigantesques formations rocheuses aux formes incroyables. Et ces géantes semblent nous surveiller, ou plutôt nous protéger. Des lieux sacrés. Ici, quand le soleil se couche, tu vois des couleurs qui n’existent nulle part ailleurs, un feu qui embrase tout et qui nous relie à nos ancêtres. (pages 29-30)
Et particulièrement un endroit extraordinaire et romantique.
L’œil du Soleil, c’est un grand trou ans la roche, étiré en ovale sur les côtés, qui laisse passer le soleil. Des marques sombres, juste au-dessous, donnent l’impression que l’œil pleure. Sans doute des traces d’eau de pluie, mais… n’empêche, c’est bouleversant. Depuis quelques minutes, le soir commence à tomber, aussi le soleil inonde la roche qui devient rose, mauve par endroits, orange et rouge à d’autres. Monument Valley s’embrase, couleurs de feu. (Page 78)
Mais en un rien de temps, le rêve tourne au cauchemar. Josh et Luna cumulent les rencontres, improbables, fuient, réchappent d’un danger pour mieux tomber dans un autre, et c’est l’escalade, le délire, la folie…
C’est vraiment la pire nuit de ma vie. Encore pire que mon opération de l’appendicite, qui s’affiche pourtant en haut du podium depuis des années. Encore pire que… Josh essaie de me parler. (Page 112)
Entre humour et frissons, Séverine Vidal nous plonge dans un univers ubuesque mais tout à fait crédible, digne du film qui se tourne en parallèle de l’aventure vécue par les deux adolescents. Je me suis même demandée si elle ne faisait pas partie du scénario tant la frontière entre la réalité et la fiction est floutée, mélangeant légendes, superstitions, peurs réelles et effets spéciaux.
Mes ancêtres auraient su dire l’heure à la minute près, rien qu’en reniflant l’air ou en pointant leur doigt vers le ciel. Mais je suis un Navajo moderne, moi, un entre-deux, comme dit ma mère. Mi-indien, mi-Américain. Je connais les traditions, j’aime bien ça, mais la communication avec la Nature, les Esprits, la magie et tout le reste, je n’y comprends pas grand-chose. Cette nuit, pourtant, ça me serait bien utile. (Page 128.)
Pour sûr, cet été restera gravé dans leur mémoire, à défaut de perdurer en vrai, malgré les promesses et souvenirs échangés.
Le récit est à deux voix, alternant entre Josh et Luna, quand ils sont disponibles. Leurs réflexions s’y imbriquent, à la manière d’un journal intime. C’est un mode narratif que j’aime beaucoup, à l’inverse de ma fille, qui n’a pas vraiment accroché à l’histoire. J’ai beaucoup aimé que les deux adolescents nous fassent part de leurs craintes, attentes, envies. Cela les rend crédibles et proches de leurs lecteurs.
Il est ponctué de dessins et de bonus avec informations sur Odette la poule, les Indiens Navajo, leurs histoires et traditions, la faune du désert, une recette…
C’est à partir de cette dernière que je relève le challenge culinaire de Bidib pour son évènement culinaire interblog.
Je me suis librement inspirée de la recette du Sloppy Joe, sandwich américain, avec de la viande hachée et de la sauce épicée entre deux pains de burger (page 63) pour en créer un végétaLien, qui ne serait certainement pas pour déplaire à la mère de Luna, qui adore cuisiner des steaks de tofu aux graines germées (page 17) (et au passage, c’est très bon !)
Pour 4 burgers. Préparation : 15 + 10 mn. Repos : minimum 20 mn. Cuisson : 10 mn.
INGREDIENTS :
Steaks :
- 250 g de haricots rouges, en boîte et égouttés.
- ½ oignon rouge, émincé.
- 70g de concentré de tomates ou un mélange avec du ketchup.
- 1 CS de farine.
- 2 CC de paprika.
- 2 CC d’épices à chili ou mexicain.
- 1 CC de jus de citron.
- 30g de flocons d’avoine.
- Une pincée de bicarbonate alimentaire.
- Sel et poivre.
Garniture:
- 4 pains à hamburgers. (j’ai utilisé du pain de mie, n’en ayant plus).
- ½ oignon rouge coupé en lanières.
- Des feuilles de salades.
- Cornichons.
- Ketchup.
- Haricots verts.
- Au choix : margarine, sauce au « yaourt » et herbes aromatiques.
PREPARATION :
- Dans un saladier, mixer grossièrement tous les ingrédients, sauf les flocons d’avoine.
- Ajouter ces derniers et mélanger à la fourchette.
- Laissez reposer la pâte obtenue au frio, au minimum 2 heures.
- Faire chauffer de l’huile à feu moyen/fort dans une poêle et utiliser un emporte-pièce rond pour réaliser les steaks.
- Les faire cuire 5 mn de chaque côté.
- Pendant ce temps, faire griller les pains.
- Sur la tranche du bas, étaler un peu de sauce ou de margarine, superposer de l’oignon rouge, une feuille de salade, un steak, des haricots rouges, du ketchup, un cornichon, de la salade et on referme avec une deuxième tranche de pain.
Bon appétit !
Ce roman intriguant et dépaysant était mon premier Pépix, une collection qui porte bien son nom et dont beaucoup de titres me tentent !
Ce roman est né de la collaboration entre Séverine Vidal et de jeunes lecteurs dans le cadre du Feuilleton des Incos : Pendant plus de douze semaines, des groupes de lecteurs ont entretenu une correspondance personnalisée avec un auteur. L’objet de ces échanges ? Un texte posté tous les quinze jours chapitre par chapitrez par un écrivain. (…) Le résultat ? Une histoire commentée et questionnée par deux cent cinquante lecteurs (dont on retrouve la liste des classes à la fin du livre). (Page 185.)
Il participe au challenge « Petit Bac 2015 » d’Enna pour ma 7e ligne, catégorie Pronom personnel sujet, ainsi qu’à celui de Sophie, « 1% Rentrée Littéraire 2015 ».
Je vous ai déjà présenté d'autres livres de Séverine Vidal:
- Huit saisons et des poussières, album illustré par Anne Montel.
- L'œil du pigeon, album illustré par Guillaume Plantevin.
Belles lectures et découvertes,
Blandine.