Carnages. Maxime CHATTAM

Publié le 25 Octobre 2015

Carnages. Maxime CHATTAM

Carnages.

Maxime CHATTAM

Editions Pocket, octobre 2009.

92 pages.

Thèmes abordés : meurtres, violence, adolescence, manipulation, Bien/Mal.

New-York.

En trois semaines, trois tueries dans trois lycées différents, trois tireurs fous suicidés, coupables tout désignés.

Et tant de victimes mortes, blessées, traumatisées.

L’inspecteur Lamar Gallineo, un géant noir d’un peu plus de deux mètres, est persuadé que ces carnages sont liés, même si presque rien ne vient étayer sa théorie. Il est interpellé par l’arsenal guerrier employé, puis par le profil des adolescents qui, étrangement, se sont fait sauté la boîte crânienne, et identifiés en premier lieu par leurs vêtements.

Lamar se gratta le menton en réfléchissant.
Ce qu’il savait des adolescents meurtriers correspondait assez bien à ce portrait. Des garçons solitaires, souvent sans histoires. Ils accumulent la pression comme des cocottes-minute, avant d’exploser.

Page 39.

Et puis l’indice qui permet au puzzle de s’assembler, à Lamar et sa collègue Doris, de recouper les informations, de comprendre, de savoir et de craindre…

Village Academy était le point de départ de l’infection.
Le foyer de l’épidémie.
A présent le mal se répandait dans la ville.
Il allait éclater au grand jour dans un avenir proche.
Et tuer, encore et encore.
Doris se pencha pour éteindre le prédicateur cathodique.

Page 24.

Maxime Chattam signe là un court thriller haletant, implacable et sans échappatoire pour l’espèce humaine…

Il observe notre nature, nos défauts, nos travers, oscillant entre le Bien et le Mal. Et cette interrogation constante de l’Homme se trouve au cœur de son œuvre littéraire.

Pour écrire celui-ci, Maxime Chattam s'est inspiré d'un fait divers américain, malheureusement reproduit depuis: la fusillade dans le lycée de Columbine le 20 avril 1999.

ICI un article du journal Le Monde, Columbine: 10 ans après.

Même si j’ai lu plusieurs livres de lui, je ne vous en ai présenté que deux (pour l'instant) : Le 5e Règne et Autre-Monde 1 : L’Alliance des Trois.

C’est avec ce titre, sauvage et bestial, que je termine ma Randonnée d’Halloween pour le Challenge du même nom de Lou & Hilde.

 

Après avoir erré dans la lande brumeuse, des poèmes en tête, après avoir repris quelques forces et affronté mes peurs, me voici dans un cimetière qui semble abandonné, dans lequel je me promène, lisant les noms, les dates jusqu’à croiser un nom

Mais quel est ce son étrange ? Il semble émaner du caveau le plus proche. Il se fait de plus en plus fort. Vous voudriez fuir mais restez, fascinés… Que peut-il vous arriver de pire ? Racontez-nous ou choisissez le livre, film ou documentaire, qui pourrait le mieux l’exprimer !

J’avais dit dans l’étape 3 de la Randonnée que cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de thrillers car ceux-ci exacerbent mes peurs, mais je m’engageais à en lire un d’ici à la fin de l’année. Et c’est chose faite avec ce titre, RElu, qui illustre particulièrement bien, à mon sens, toute la violence de l’Homme, à la fois ordinaire, banalisée et gratuite, mais aussi calculée.

L’instrumentalisation de la jeunesse par elle-même (notamment par l’usage des nouvelles technologies) mais aussi par ceux qui exacerbent leur mal-être, leurs questionnements, et leurs différences.

Dans une société de l’image et de l’instantanéité, le moindre mot, la moindre attitude, la moindre faiblesse, se répandent comme une traînée de poudre avec une déferlante de répercussions insoupçonnées et insoupçonnables… (Et là, je pense à Marion (Marion 13 ans pour toujours chez Calmann-Levy), et cela me fait peur pour mes enfants.)

On fait attention à tous, on ne fait attention à personne.

L’Homme oublie, il ne se souvient pas, ne tient pas compte des leçons et des souffrances du passé, tout occupé qu’il est par l’instant T, dans un monde égocentré, qui exacerbe les sentiments et embrase les haines de l’autre, de la différence. Et tout occupés/englués/noyés que nous sommes par ces conflits, anonymes ou surmédiatisés, nous ne tenons plus comptes des menaces latentes qui surviennent du passé…

Je ne sais pas si notre société est plus violente que les anciennes… Je ne le crois pas, toutes ont eu leur lot et définitions de la violence.

Mais on sait davantage, plus vite, ce qui peut se passer « à côté de chez nous » ou à l’autre bout de la planète. Une fraction de seconde peut détruire, au sens physique ou figuré.

Et tout d’un coup, un texte comme celui-ci… et on se questionne, on regarde, et on observe, et on veut savoir, comprendre…

… pour un temps…

Et qui malheureusement nous montre, toujours, encore, que la fiction et la réalité ne sont pas si éloignées...

Source: Les Arcanes du chaos, Maxime Chattam, éd. Broché, 25 avril 2006, p. 65. (http://qqcitations.com/citation/175221)

Source: Les Arcanes du chaos, Maxime Chattam, éd. Broché, 25 avril 2006, p. 65. (http://qqcitations.com/citation/175221)

Ce titre participe à mon propre "Challenge des RE".

 

Blandine.

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H
Ce genre de thriller doit être bien effrayant mais aussi très intéressant. Ton billet suscite la réflexion en tout cas. Merci d'avoir fait cette randonnée à nos côtés.
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B
Merci Hilde, ce fut un plaisir!<br /> J'ai oublié de préciser que Maxime Chattam s'était inspiré de la tuerie de Columbine pour écrire ce thriller.<br /> Vais corriger cela de suite!
N
Merci Blandine pur ce partage sur vos lectures ...je pense qu'il faut des romans comme ceux que vous citez, pour que les gens puissent les lire, prendre conscience, pour que les ados puissent les découvrir dans les bibliothèques, pour que le monde avance...même si malheureusement les leçons du passé ne servent pas assez d'exemple !<br /> De mon côté, j'aime les thrillers psychologiques qui mettent effectivement à nu le cerveau humain avec ses parts d'ombre et de lumière. <br /> Belle semaine à vous Blandine, à bientôt !
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B
Merci beaucoup Nancy!<br /> <br /> Belle semaine pour vous aussi :-)