Text'iles au fil des couleurs. Plumes de vie. Julie DUDOUX / Marie-Blanche CORDOU. (Recueil de nouvelles)

Publié le 12 Juin 2015

Text'iles au fil des couleurs. Plumes de vie

Julie DUDOUX / Marie-Blanche CORDOU

Éditions La Lampe de chevet, 2015.

196 pages.

Thèmes abordés : couleurs, sentiments, amours, famille, vies, pouvoir des mots.

Je vous ai déjà présenté le premier roman de cette jeune auteure, Blanc-de-gris, et c’est avec beaucoup de joie que je retrouve sa plume au-travers de son recueil de nouvelles au nom si poétique.

C’est à un voyage que nous convie l’auteure. Une évasion, une odyssée, au sein des couleurs et de la palette d’émotions qu’elles suscitent en nous. Une invitation annoncée grâce à la très belle couverture, lumineuse, chatoyante et attrayante du livre et par son prologue.

Pour ce faire, elle a eu la délicieuse idée d’introduire chacune de ses dix nouvelles par un ou deux poèmes. Ils sont comme une énigme, une devinette, qui nous laisse entrevoir l’ambiance, l'atmosphère, tantôt légère, tantôt sombre et la teneur émotionnelle du texte à suivre, tout en gardant le mystère du pouvoir des mots et de leurs évocations...

Les mots orange

Que serait la vie sans ces mots orange ?

Sans ces mots explosifs qui dérangent ?

Vitaminés, mélange d'écorce et de saveurs,

Ils exhalent des odeurs exquises

Interdites parfois, mais tolérance permise,

Ils font ressortir différentes humeurs

Les lueurs de la vie et ses jours qui finissent,

Les moments partagés et les joies intimistes,

Ces mots bleus comme la Terre,

Racontent un moment éphémère.

Les mots orange donnent des ailes pour le temps qu'il reste...

En chacun, j’ai ressenti une écriture tactile, qui joue avec le titre, Text’îles, du recueil. Des poèmes qui aiment, à mon sens, à être plus murmurés que déclamés…

Les nouvelles qui les suivent sont joueuses, elles se laissent lire avidement ou se laissent picorer. Elles nous transportent, nous font rire, frissonner ou nous interrogent. Dans le repli de leurs mots se cachent des personnages qui nous ressemblent (la première, rose, est à la fois un écho de moi-même et de ma fille). Nous les croisons à un moment-clé de leur vie. Lors d’un évènement qui les forge, les détermine, les révèle à eux-mêmes ou les enferment.

Pour beaucoup, si ce n’est toutes, les nouvelles ont pour trait commun l’Amour… L'Amour sous toutes ses formes, du plus pur au plus cruel, du plus éclatant au plus confus, ou désordonné, caché, interdit.... L’Amour qui entraîne indubitablement la question du soi, de l’identité par rapport à soi, aux autres, les jeux de regards, et de la violence aussi…

L’écriture est fluide et évocatrice, même si parfois un peu trop chargée en descriptions (c’est mon seul, petit, bémol).

La dernière nouvelle, Un atelier « moticolore » est un hymne, un chant d’amour aux mots, à la littérature, à son pouvoir, dont je me suis régalée et délectée. Merci infiniment de l’avoir écrite Julie ;-)

Ainsi, cette usine originale se donnait pour mission de préparer, trier puis envoyer des mots aux demandeurs en échec qui les utilisaient comme des outils pour fabriquer des nouvelles, des romans policiers, des albums de jeunesse, des récits, des poèmes.

Pages 177-178.

Que vous dire d’autre, si ce n’est que j’ai vraiment apprécié cette lecture, très évocatrice et originale, dans sa présentation, et que je ne peux que vous encourager à découvrir !

Ce titre participe au Challenge « Petit Bac 2015 » pour ma quatrième ligne, catégorie Objet.

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