Ecrire et Lire. Deux albums contre l’illettrisme. (dès 3 ans)
Publié le 8 Mai 2015
Ecrire et lire, lire et écrire, les deux sont intimement liés.
Il existe une multitude d’écritures de part le monde, certaines sont très anciennes, d’autres ont disparu, alors que d’autres émergent…
Et l’on constate avec stupeur et frayeur que nombre d’enfants et d’adultes souffrent toujours d’analphabétisation et d’illettrisme, et que ceci frappe davantage les filles.
Ailleurs mais aussi ici en France…
Les deux termes ont des conséquences similaires mais n’ont pas la même origine. Le premier est utilisé pour désigner des personnes qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter, souvent faute d’instruction. Le second concerne les personnes qui ont eu accès à l’éducation, mais qui n’ont pas réussi à maîtriser ces apprentissages ou qui les ont perdus.
Voici deux albums qui nous en parlent, car savoir lire, écrire et compter sont des conditions nécessaires au bien-être et à la construction de soi, de son opinion et émancipation.
Sequoyah
Frédéric MARAIS
Editions Thierry MAGNIER, novembre 2011.
Dès 3 ans.
Notions abordées : Indiens, voyage, écriture, handicap, pouvoir de la lecture.
L’album nous narre une histoire vraie.
Une histoire de douleur d’abord, mais de celle qui rend fort, qui aguerrit, qui permet de se surpasser, d’aller au-delà et de développer des facultés exceptionnelles.
Il y a très longtemps,
Au milieu des montagnes sauvages,
Vivaient un petit garçon et sa mère.
Ils appartenaient à une tribu cherokee.
Ce petit garçon, moqué en raison d’une malformation au pied, était surnommé Sequoyah, qui signifie « pied de porc » en langue cherokee.
Grandissant à l’écart des autres, il apprit à évoluer et se repérer dans la nature. Devenu un habile chasseur et respecté de tous, son commerce de peaux de bêtes était très prospère.
Mais lorsqu’un homme, un Blanc, voulut effectuer une transaction écrite avec lui, il se sentit de nouveau diminué. Car il ne savait ni lire, ni écrire.
Comprenant que son peuple allait devoir vivre en interaction avec les Blancs, et même dans leur monde, et que c’est de ce savoir qu’ils détenaient leur supériorité, il partit dans l’espoir d’apprendre et de transmettre.
Dans une bâtisse abandonnée, il trouva plusieurs signes mystérieux en plomb.
Pendant douze ans, il chercha à transcrire les 85 articulations orales de sa langue cherokee en autant de signes d’écriture.
C’est ainsi que la langue cherokee eut son alphabet, qu’elle put se lire et s’écrire. Et que le (sur)nom de Sequoyah devint célèbre et respecté. Son nom a été donné à de nombreuses écoles, à des hôpitaux, à une région d’Oklahoma et à un arbre géant, le séquoia.
Sa découverte et création sont d’autant plus grandes et importantes que les Cherokees sont les seuls Indiens à avoir leur alphabet, qui est encore utilisé de nos jours, tout comme leur langue. On constate d’ailleurs un fort regain d’intérêt pour elle !
Je ne sais pas comment les illustrations ont été réalisées, par ordinateur certainement, puisque Frédéric Marais est graphiste.
J’aime beaucoup leur style épuré mais pourtant très détaillé, qui joue sur les ombres et lumières et quatre couleurs : beaucoup de noir et vert kaki, du beige et un peu de blanc.
Cet album a fait partie de la sélection CP pour le Prix des Incorruptibles 2013-2014 (détails plus bas).
Filigranes.tv, Frédéric Marais, "Sequoyah", Thierry Magnier
Mot de l'éditeur : Il y a très longtemps, au milieu des montagnes sauvages, vivaient un petit garçon et sa mère. L'enfant, qui boitait, était surnommé Sequoyah par les autres enfants de la tr...
Filigranes.tv présente une lecture de l’album par Gersende.
Le livre de maman.
Texte d’Ingrid CHABBERT et illustrations de Cécile BONDON.
Éditions Les Ronds dans l’O Jeunesse, mai 2013.
Dès 5 ans.
Notions abordées : lire, illettrisme, handicap, transmission, pouvoir de la lecture.
Comme toutes les mamans, celle de la petite fille de notre histoire veut le meilleur pour son enfant ! Qu’elle soit heureuse, qu’elle ait un beau métier et qu’elle aime. C'est pourquoi, elle la pousse à bien travailler à l’école.
Elle veut aussi que plus tard je fasse plein d’études.
Des longues qui mènent quelque part.
Un quelque part qui apporte des sous et du respect.
Celui qu’elle n’a jamais eu, elle.
Elle l’aide et l’encourage à sa façon…
Cette maman, bien qu’aimant les livres, ne lit pas. Elle en a bien un, toujours le même, posé sur sa table de chevet. Ses yeux courent sur les pages mais les signes noirs sur le papier demeurent des mystères. Ce livre semble l’attendre…
Sa maman ne sait pas lire.
Car on ne lui a pas appris. Car là d’où elle vient, on n’apprend pas aux filles.
Alors sa fille à elle décide d’inverser les rôles et s’improvise maitresse, imitant celle qu’elle a eue pour l’apprentissage de la lecture.
Les histoires du soir deviennent autant d’occasions d’apprendre, de comprendre, d’échanger, d’avancer et de moments complices.
La bibliothèque se transforme en un lieu de découvertes et d’espoirs.
Je grandis, maman apprend.
Elle est heureuse, moi je la trouve courageuse.
Par le biais d’une histoire douce et optimiste, Ingrid Chabbert aborde un sujet encore sensible et tabou : l’illettrisme, celui de l’adulte, celui du parent.
Parent qui, pour son enfant, incarne la connaissance et le savoir.
Cette réalité est difficile à vivre, à ressentir, à partager. Car si l’on conçoit que l’enfant a besoin de ses parents pour apprendre ces bases, l’inverse est difficilement appréhendable et souvent honteux.
Les illustrations sont très belles et colorées, malgré une perspective en rondeur. Elles sont presque a contrario du texte, fort et poignant, comme pour compenser.
Au fur et à mesure des pages, le visage de la maman, d’abord triste et terne, devient souriant et épanoui, elle lâche ses longs cheveux bruns. On la voit grandir, s’égayer.
Ingrid Chabbert a déjà écrit sur ce thème inversé des relations parents-enfants avec La mémoire aux oiseaux. Un album émouvant sur la maladie d’Alzheimer et ses conséquences sur la famille, sélectionné pour le Prix des Incorruptibles l’an passé.
La mémoire aux oiseaux. Ingrid Chabbert et Soufie. (Dès 6 ans) -
La mémoire aux oiseaux Ingrid CHABBERT et Soufie Editions les Incorruptibles avec l'autorisation des éditions Des Ronds dans l'O,octobre 2013. Dès 6 ans. Notions abordées : Famille, maladie ...
Le Livre de Maman a été édité en partenariat avec Amnesty International : "Un album sensible qui, au delà des liens et de la transmission, expose le rôle clé de l'accès à l'éducation. Un droit dont sont privées encore trop de personnes et pour lequel Amnesty International est amené à se mobiliser."
Il concourt pour le Prix des Incorruptibles 2014-2015, sélection CE1.
Je vous ai présenté d’autres livres sélectionnés pour ce Prix, pour cette année ou non, et d’autres catégories d’âge.
Partons dans une région du monde découvrir une forme d'écriture, stylisée, ... La calligraphie chinoise avec ce magnifique album. Un coup de cœur! La fille du calligraphe. Texte et illustratio...
http://vivrelivre19.over-blog.com/tag/prix%20des%20incorruptibles/
Depuis 26 ans, les Incorruptibles décernent un prix, par le biais des élèves à l’école/collège, à un album ou livre. Six livres sont mis en compétition selon un ou deux niveaux de classe.
A tour de rôle, les élèves lisent et ramènent chez eux pour le lire en famille, ou simplement plus calmement. Parfois les parents sont même invités à voter pour leur livre préféré, comme ce fut le cas pour nous lorsque ma fille était en CP (2010-2011).
« Le prix littéraire des Incorruptibles a été conçu comme un jeu, un défi à relever. Son objectif est de changer le regard des jeunes lecteurs sur le livre, afin qu’ils le perçoivent comme un véritable objet de plaisir et de découverte. L’association a reçu en 2013 l'agrément de l'Éducation Nationale, en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public. »
Elisabeth Brami nous fait l'honneur d'être la nouvelle marraine du Prix des Incorruptibles. "Sous le signe du lien La littérature est un droit pour tous, et donner le meilleur d'elle aux enfants est
Cette année, la marraine des Incos est Elisabeth Brami.
Deux livres pour se souvenir de l'importance de ces savoirs, de la chance qu'ont nos enfants de pouvoir aller à l'école.
Depuis deux dimanches, et celui qui arrive, France 5 diffuse à 14h40 le documentaire Sur les chemins de l'école.
Dans la lignée du film au nom presque similaire de Pascal Plisson, nous partons à la rencontre d'enfants qui en Afrique, Inde, Népal, Malaisie, Cisjordanie... parcourent des dizaines de kilomètres par jour ou semaine pour pouvoir aller à l'école. Conditions précaires, nature sauvage, dangers sont leur quotidien et pourtant ils y vont, persuadés de cette nécessité, école garante d'avenir et de meilleur!
Les chemins de l'école - D'Ani, Cho et Youssef - Episode 3 - Dimanche 10 Mai 14h40
Qu'ils vivent en Malaisie, au Nord-Viêtnam ou en Cisjordanie, Ani, Cho et Youssef entreprennent chaque jour un trajet dangereux pour rejoindre leur éc...
http://www.france5.fr/emission/les-chemins-de-lecole/diffusion-du-10-05-2015-14h40
Cliquez pour (re)voir les anciens épisodes.
L’album Le livre de maman participe au Challenge « Petit Bac 2015 » d’Enna pour ma troisième ligne, catégorie Objet. Et les deux, pour celui de Sophie, « Je Lis Aussi des Albums 2015 ».
L'Histoire du Lion qui ne savait pas compter. Martin Baltscheit (dès 4 ans) -
L'Histoire du lion qui ne savait pas compter. Texte de Martin Baltscheit et illustrations du Colonel Moutarde Editions Glénat, août 2013. (Allemagne, 2012) (Dès 4 ans) Notions abordées : Animau...
Je vous ai déjà présenté un livre qui lutte contre l’illettrisme, Le lion qui ne savait pas compter de Martin Baltscheit. « Lire, écrire, faire des calculs simples, cela paraît naturel pour tout le monde, et pourtant 2.500.000 personnes sont encore privées de ces savoirs essentiels alors qu’elles ont été scolarisées dans notre pays. Ces personnes n’osent pas avouer leurs difficultés, elles sont souvent gênées mais évitent d’en parler à leur entourage. Aujourd’hui des solutions existent et on peut réapprendre quel que soit son âge. Pour aider ces personnes à faire le premier pas et leur redonner confiance en leurs capacités, la lutte contre l’illettrisme a été déclarée grande cause nationale. L’Histoire du lion qui ne savait pas compter nous aide à comprendre que le calcul comme la lecture et l’écriture sont sources de liberté. Sa publication contribue à changer nos représentations et participe à la mobilisation de tous ceux qui s’engagent pour que l’illettrisme poursuive son recul. » (2012)
Accueil - Agence Nationale de Lutte contre l'Illettrisme
La lutte contre l'illettrisme constitue une priorité nationale. Née de la volonté politique de fédérer et d'optimiser les moyens affectés par l'Etat, les collectivités territoriales et les ...
Lecture : "l'illettrisme doit être une cause nationale " - Video
Video Europe 1 : EXTRAIT - 10% des jeunes de 17 ans ont des difficultés avec la lecture.
L'illettrisme en France: un comble!
Pourquoi lire est-il si important? -
POURQUOI LIRE EST-IL SI IMPORTANT ? " Savoir lire, c'est être libre ! " La formule n'est pas de moi mais elle est si vraie ! L'écriture nous entoure de partout : à la maison (nourriture ...
http://vivrelivre19.over-blog.com/pourquoi-lire-est-il-si-important