La fille qui n’aimait pas les fins. Yael HASSAN et Matt7ieu RADENAC. (Dès 10 ans)
Publié le 27 Février 2015
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La fille qui n’aimait pas les fins.
Yael HASSAN et Matt7ieu RADENAC.
Editions Les Incorruptibles avec l’aimable autorisation des Editions Syros, octobre 2014 (août 2013 chez Syros).
219 pages.
Dès 10 ans.
Thèmes abordés : Famille, secrets, transmission intergénérationnelle, amour des livres et pouvoir des mots, bibliothèque.
Lu en même temps que ma fille, qui est en CM2.
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Ce livre est un vrai coup de cœur ! Il a trouvé une forte résonance en moi, par mon amour des livres, mais aussi à un niveau personnel. Echo livresque, écho familial !
La fille qui n’aimait pas les fins est un roman de vie à plusieurs voix.
Celle de Maya, une jeune adolescente, apparemment bien dans ses baskets, en 4e, et qui adore lire. Celle de Manuelo, un vieux monsieur, d’abord solitaire, qui fréquente assidûment la bibliothèque municipale.
C’est là qu’ils se rencontrent, lorsque Nadia, la mère de Maya, a décidé d’y inscrire sa fille. Trop de livres, plus de place, déchirement pour Maya qui n’aime pas emprunter les livres car il faut bien les rendre !
Pourtant, la bibliothèque va devenir pour elle un lieu d’espoir, de réconfort et de réponses insoupçonnés. Ce vieux monsieur, toujours assis à la même place, va lui offrir, carnet, conseils de lectures et de vie.
Bien que l’on soupçonne vite le secret de Manuelo à l’encontre de Maya, on est happé par la lecture et les sentiments qu’elle insuffle en nous.
Jeune fille sage, studieuse et cultivée, Maya a déjà du « vécu », ce qui la rend très mature. Pour autant, la bibliothèque, internet, l’amour sont autant de nouveautés qui font joyeusement irruption dans sa vie, en même temps qu’un rideau se lève.
Les tâtonnements de l’adolescence restent plutôt en arrière-plan, comme un décor : le collège, les cours qui ne finissent pas toujours à la même heure, les recherches à faire, les relations amicales plutôt absentes, les balbutiements amoureux, les secrets de jeune fille et la distance d’avec la mère.
L’ancien et le nouveau sont étroitement mêlés. J’ai aimé ce passage des temps, au-travers des âges et expériences, mais aussi des choses, objets de la vie, parfois inversés : le téléphone portable, internet, les réseaux sociaux, les pages blanches (p 132), des relations épistolaires version 2.0.
Chacun donne autant qu’il reçoit.
L’histoire est très belle, morceaux de vies épars, éparpillés, par… par rien ou presque, parce qu’il n’y a pas toujours de raison mais aux conséquences ô combien tristes, voire funestes. Mais preuve en est, ce n’est pas une fatalité.
Une histoire qui s’est écrite, deux histoires qui s’écrivent en parallèle puis ensemble. Une histoire de transmission familiale, de silences et non dits. Le passé, leurs passés, ne sont que des pages d’un immense livre dont de nouveaux chapitres sont encore à écrire… Sans fin…
Parce qu’il faut bien des fins pour qu’il y ait des débuts, ou des suites…
Quand je lis, je tisse des liens avec les personnages, je les apprécie, je les déteste et des fois je les aime. Et le fait de fermer le livre, l’historie achevée, est un déchirement. Ils ne sont plus avec moi. Je suis de nouveau seule…
J’ai aimé les nombreuses mises en abîme.
J’ai aimé que le principal lieu de rencontres, des rencontres se situent à la bibliothèque, par extension dans les livres et dans les mots.
J’ai aimé l’opposition et la complémentarité de l’écrit de l’oral. Les jeux de mots autour de l’écrit, le vocabulaire ou les expressions, et qu’ils soient expliqués dans le corps du texte.
J’ai aimé que le roman pose un débat sur la littérature d’aujourd’hui, ou plutôt des littératures, et le besoin de catégoriser.
Je reste interloqué. Un auteur de littérature jeunesse. Alors, que suis-je, moi ? Un auteur de littérature vieillesse ? Quelle horreur ! Un écrivain n’est-il pas un écrivain tout court ? Que sont Daniel Defoe, Antoine de Saint-Exupéry, Jules Verne, Alexandre Dumas, Alphonse Daudet, jules Renard, Michel Tournier ? Ne sont-ils pas tout simplement de grands écrivains ? Ma curiosité s’aiguise donc à l’idée de rencontrer cet auteur « jeunesse ».
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Le maître des livres. Umiharu SHINOHARA -
Le maître des livres. Tome 1. Umiharu SHINOHARA Editions Komokku, août 2014. 192 pages. Thèmes abordés : bibliothèque, livres jeunesse, amour et pouvoir des livres. C'est sur le blog de Bidib,...
http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/10/le-maitre-des-livres-umiharu-shinohara.html
Cet amour des livres, de leur transmission, de leur impact sur les livres, m’ont fait penser au manga Le maître des livres.
Et vous, aimez-vous lire les fins ?
Avez-vous hâte de finir vos livres ? Ou traînez-vous, rechignez-vous ?
Résonnent-ils longtemps en vous après en avoir refermé les pages ?
Certaines fins vous ont-elles déçu, étonné ?
Maya Alvéras adore les livres, elle en a presque 334, mai elle en veut encore !
Sa mère décide donc de l’inscrire à la bibliothèque de la ville. Là-bas, elle rencontre Manuelo Alvarès.
Signopaginophile et écrivain, il lui fait un jeu de piste. Maya arrivera-t-elle à découvrir son secret ?
Ce livre est magnifique et m’a beaucoup plu.
Le vocabulaire est compréhensible.
Il est intéressant de lire ce que pensent Maya et Manuelo, tour à tour.
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Ce roman fait partie de la sélection pour le Prix des Incorruptibles, sélection CM2/6e, pour l’année scolaire 2014-2015.
Je vous ai présenté d’autres livres sélectionnés pour ce Prix, pour cette année ou non, et d’autres catégories d’âge.
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La tête dans les choux. Gaia GUASTI Editions Thierry Magnier, imprimé " en vert et contre tous " en août 2014 (2e édition). 149 pages. Dès 12 ans. Notions abordées : de la vie citadine à la ...
http://vivrelivre19.over-blog.com/tag/prix%20des%20incorruptibles/
Depuis 26 ans, les Incorruptibles décernent un prix, par le biais des élèves à l’école/collège, à un album ou livre. Six livres sont mis en compétition selon un ou deux niveaux de classe.
A tour de rôle, les élèves lisent et ramènent chez eux pour le lire en famille, ou simplement plus calmement.
Parfois les parents sont même invités à voter pour leur livre préféré, comme ce fut le cas pour nous lorsque ma fille était en CP (2010-2011).
« Le prix littéraire des Incorruptibles a été conçu comme un jeu, un défi à relever. Son objectif est de changer le regard des jeunes lecteurs sur le livre, afin qu’ils le perçoivent comme un véritable objet de plaisir et de découverte. L’association a reçu en 2013 l'agrément de l'Éducation Nationale, en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public. »
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Elisabeth Brami nous fait l'honneur d'être la nouvelle marraine du Prix des Incorruptibles. "Sous le signe du lien La littérature est un droit pour tous, et donner le meilleur d'elle aux enfants est
Cette année, la marraine des Incos est Elisabeth Brami.
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Cette lecture se fait également dans le cadre du Prix Chronos de Littérature 2015, Catégorie 6e/5e.
Belles lectures et découvertes !
Blandine.