Arlequin ou les oreilles de Venise. Hubert BEN KEMOUN et Mayalen GOUST - 2012 (Dès 6 ans)

Publié le 14 Février 2015

Arlequin ou les oreilles de Venise

Texte d’Hubert BEN KEMOUN

Illustrations de Mayalen GOUST

Editions Flammarion, collection « Père Castor », octobre 2012

Dès 6 ans

Notions abordées : Différences, voyage, Arts, talents, amour.

Pour la Saint-Valentin, je vous emmène à Venise ! Ville de l’amour et du romantisme par excellence, Venise fascine ! Elle est belle, rayonnante, attirante, chantante…

Pourtant, certains bruits ne sont pas aussi charmants que d’autres… Alors même si Arlequin les entend tous, les plus doux comme les plus grinçants, les plus jolies voix comme les plus mauvaises langues, les musiques enivrantes comme les affreuses crécelles, il fait la sourde oreille…

Et ce n’est pas chose facile !

Car le don que la nature a octroyé à Arlequin l’a affublé d’oreilles impressionnantes, voire disgracieuses, pour son grand corps maigre.

Son ouïe aiguisée lui a permis de devenir le meilleur accordeur de toute la ville ! Il prodigue ses soins à tous les instruments, usés, fatigués, à ceux des plus pauvres comme des plus riches.

Une fois passé entre ses mains, chaque instrument sonnait parfaitement juste.
Et si la mélodie d’un violon ou celle d’un piano chantait faux, ce n’était pas parce qu’Arlequin avait mal fait son travail, mais parce que le violoniste ou le pianiste était tout simplement un piètre musicien.
Et ça, Arlequin n’y pouvait rien.

C’est grâce au bouche à oreille, qu’il est un jour demandé au Palais d’un riche marchand lui demandant d’accorder l’instrument le plus précieux, le plus unique qui soit à ses yeux et son cœur !

Arlequin est perplexe, dans le doute…

Car l’instrument à réaccorder n’en est pas un. Son silence ne peut se réparer avec les seules clés qu’il connaît…

D’ailleurs ce silence existe-t-il réellement ? En-est-il vraiment un ? Cette apparence ne permet-elle pas à d’autres sons, plus discrets, charmants, invisibles, de s’exprimer ? Afin de mieux résonner, et même à l’unisson ?

A Arlequin d’entrouvrir les possibles pour répondre à cette question !

Le nom des personnages n’est, bien sûr, pas anodin ! Issus de la commedia dell’arte, et apparus au XVIe siècle en Italie, ils revêtent ici des qualités humaines et empathiques, bien contraires à leur « modèle » d’origine !

Hubert Ben Kemoun et Mayalen Goust signent là un album doux et tendre qui nous invite au voyage, en nommant les différents lieux emblématiques de la Cité des Doges ainsi que les petites particules de vie qui l’agitent : vendeur de figues, chant des gondoliers, la chute d’une tasse de café…

Par des mots tantôt justes, tantôt lourds de sens, le texte nous incite à réfléchir sur ce qui importe réellement, à aller au-delà des apparences, physiques ou pécuniaires, du doute ou de la différence, aborder les Arts, pour se trouver et pour aimer.

Il est porté par de sublimes illustrations gaies et enchanteresses, mélancoliques et lumineuses. Beaucoup de blanc, de pureté et de beauté s’envolent des dessins de Mayalen Goust,

J’ai tout de suite été conquise par leur aérienne délicatesse. Un sentiment d’apaisement se dégage une fois la dernière page tournée…

Cet album fait partie du Prix des Incorruptibles, sélection CE2/CM1, pour l’année scolaire 2014-2015. Je vous ai présenté d’autres livres sélectionnés pour ce Prix, pour cette année ou non, et d’autres catégories d’âge.

Ce titre participe également aux Challenges « Petit Bac 2015 » d’Enna, catégorie LIEU, et pour celui de Sophie « Je Lis Aussi des Albums 2015 » .

Belles lectures et découvertes !

Blandine

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10/100 (110)

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B
il a l'air très joli !
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