Ernest et Célestine ont perdu Siméon. Gabrielle VINCENT. (Dès 3 ans)
Publié le 18 Décembre 2014
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Ernest et Célestine ont perdu Siméon
Gabrielle VINCENT
Editions Ecole des Loisirs, septembre 2011
Dès 3 ans
Thèmes : doudou, perte, amitié, entraide, partage, Noël (sans jamais le nommer).
C’est l’hiver, la neige a recouvert les paysages mais Ernest et Célestine décident de faire une promenade. Encore une petite minute, le temps que Célestine apprête sa peluche, Siméon, et les voilà dehors.
Mais le froid et le vent ont vite raison de leur témérité.
En se dépêchant, Célestine laisse s’échapper Siméon des couvertures dans lesquelles il était enveloppé.
Sois raisonnable, Célestine, le soir tombe.
Célestine ne peut être raisonnable, elle est inconsolable, accuse Ernest qui s’en va le retrouver dans la nuit, mais Siméon a bien piètre allure.
Plein de bonne volonté et de bons sentiments, il pense qu’un nouveau fera l’affaire ! Le marchand de jouets a toutes sortes de peluches : éléphant, hérisson, lion, chat, canard, hibou, … mais PAS de pingouin. Dans le doute, Ernest prend un de chaque. Sans succès.
C’est Siméon que je veux !
Alors, il demande à la petite souris de bien vouloir dessiner Siméon sous toutes les coutures, car il a une idée!
Ce soir est un soir spécial, et sur le grand sapin, est accroché une drôle de décoration. Siméon ! Célestine est heureuse, et davantage encore lorsqu’Ernest invite tous les voisins et leurs enfants à venir faire la fête, jouer, manger et repartir avec un petit quelque chose !
Quelle douceur dans cet album ! Les illustrations, à l’aquarelle et à la plume, sont vraiment tendres, dans les tons marron, ocres, jaunes, rehaussées d’un peu de rouge.
Elles laissent transparaître l’atmosphère chaleureuse et bienveillante de ce duo bien particulier, que forment un grand ours un peu pataud et une petite souris volontaire. Les deux s’entraident et veillent l’un sur l’autre, même si dans cet album, Ernest prend une figure un peu paternelle.
Le texte est tendre, poétique et concis. Point de fioritures.
Quel meilleur moment que Noël pour parler de don, d’entraide et de partage ? Sans jamais le nommer, l’auteure en retranscrit parfaitement la chaleur et la convivialité grâce à ses illustrations, par le sapin bien sûr, mais aussi les mines réjouies des uns et des autres, les plats et la vaisselle à faire, partagée elle aussi !
Pas de Père Noël, une montagne de cadeaux certes, mais utilement redistribuée, de la chaleur et de l’amitié autour d’une bonne table : voilà l’esprit de Noël !
L’auteure a également voulu transmettre sur les notions d’attachement et de perte, et pour les petits, le doudou est particulièrement représentatif ! Ernest demande quelque chose à Célestine qu’elle est incapable de faire et ressentir : être raisonnable ! La perte du doudou est un vrai deuil pour l’enfant ! Petite maman, elle se retrouve esseulée et perdue.
On remarquera que le titre emploie le pluriel. Ce n’est pas seulement Célestine qui a perdu son doudou, mais le duo, car elle impacte les deux et leur équilibre, leur relation.
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J’ai fait la connaissance de ce duo par le biais de cet album, puis par le film d’animation.
De production belgo-franco-luxembourgeoise et réalisée par Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner, et au scénario de Daniel Pennac, il est sorti le 12 décembre 2012 en France. ! C’est à la bibliothèque que j’ai emprunté le DVD, succès immédiat et mérité à la maison.
Si vous voulez en savoir plus sur ce film, rdv ici sur le site internet dédié !
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Partout des ordres sont établis, et dans le monde d’Ernest et de Célestine, els ours et souris ne se fréquentent pas. Orpheline, Célestine entend chaque soir, avec ses amies d’infortune, l’histoire du Grand Méchant Ours. Mais pourquoi ? Et si ? Tatata, trop de questions inutiles et futiles !
Célestine parvient à s’échapper et fait la connaissance d’un ours mal léché, marginal et à ses heures perdues, clown. Il va pourtant la prendre sous sa protection, bien qu’ayant voulu la croquer ! Dès lors, une amitié intense, sincère, solide, mais bohême va se forger, contre l’avis des autres, qui préfèrent entretenir les différences et adversités. Jusqu’à ce que…
Dans cet album, on devine, relégué au second plan, le désordre ambiant, les petits objets du quotidien, leurs différences sont (très) visibles mais jamais insurmontables.
Gabrielle Vincent a écrit une vingtaine d’histoires avec ce duo attachant, éditées chez Casterman.