Ne nous mangez pas ! Vivre en respectant les animaux. Ruby ROTH. (Dès 4 ans)

Publié le 18 Octobre 2014

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100/100

Pour mon 100e album chroniqué dans le cadre du Challenge « Je Lis Aussi des Albums 2014 » de Sophie Hérisson, je voulais vous présenter un album sur la Grande Guerre. Un clin d’œil au centenaire avec mon 100e.

Mais c’est finalement d’une autre « boucherie », plus contemporaine et plus insidieuse, dont je vais vous parler et qui entre en résonnance avec la Semaine du Goût, édition 2014, qui s’achève demain.

Ne nous mangez pas !

Vivre en respectant les animaux

Ecrit et illustré par Ruby ROTH.

Traduit par Laure GALL.

Editions l’Age d’Homme, collection « V », janvier 2014. (USA, 2011)

Dès 4 ans.

Notions abordées : animaux, alimentation, respect, écologie.

Avec un texte très simple et des illustrations sublimes, ce très bel album pose la question de notre rapport, à nous les humains, aux animaux.

Question philosophique, question éthique, question intime, que même les plus jeunes peuvent se poser.

Que l’on soit végétarien ou non, un enfant ou non, cet album s’adresse à tous en exposant simplement la réalité de nos sentiments ou aversions, et de nos pratiques.

Nous adoptons un comportement schizophrénique (terme employé par Matthieu Ricard) à l’égard des animaux. (CLIC)

Certains sont adorés, choyés, bichonnés. Ce sont les chats, chiens, lapins, hamsters… Pour 90% d’entre nous, ils sont un membre de la famille, alors que seuls 3% sont végétariens. Et dans le même temps, les poules, volailles, cochons, vaches et poissons souffrent par la main et la volonté de l’Homme.

Dans les élevages industriels, il n’y a pas de familles d’animaux. Ces bébés vivent sans savoir ce qu’est une maman, sans jamais se sentir en sécurité. Pourtant, comme nous, ils appartiennent à leurs familles, meutes, troupeaux et hardes.

L’auteure met en opposition chaque famille animale avec ce qu’elle est intrinsèquement, ses capacités physiques et émotionnelles contre l’élevage et ses conditions de non-vie, partout dans le monde !

Etre traité de cochon devrait être un compliment ! En effet, c’est un des animaux les plus intelligents, propres et sensibles de notre planète.
(...)
Dans un élevage industriel, un cochon peut passer sa vie entière seul, engraissé dans un enclos si petit qu’il ne peut même pas se retourner. Comme nous, le cochon en liberté ne fait jamais caca là où il dort ou mange. Mais dans une forme industrielle, il n’a pas le choix.

Ne nous mangez pas ! Vivre en respectant les animaux. Ruby ROTH. (Dès 4 ans)Ne nous mangez pas ! Vivre en respectant les animaux. Ruby ROTH. (Dès 4 ans)

Avec intelligence et dans un concept de contraires que les enfants affectionnent et comprennent, l’auteure va plus loin encore dans le débat en évoquant la forêt tropicale. Cette forêt, surnommée le poumon de la planète qui héberge nombre d’espèces animales et végétales, qui peut nourrir et soigner, se meurt, assassinée par la main de L’Homme.

De nos jours, ces forêts primaires, autrefois luxuriantes et sauvages, sont rasées et brûlées pour que des élevages de bétail s’y installent.

Le postulat de cet album est simple. Hommes comme animaux, nous sommes tous des Terriens, nous nous partageons à égalité la Terre qui nous abrite, nous protège et nous nourrit. Nous sommes tous connectés et interdépendants. Or nous les Hommes, une parmi les autres, nous détruisons cet équilibre et donc nous-mêmes.

L’album explique qu’il y a toujours eu des hommes qui ont refusé de manger des animaux ou les produits qui en sont issus. C’est pourquoi, je pense qu’il s’adresse aussi bien qu’aux végéta*iens qu’aux omnivores. Et peut-être même davantage à ces derniers. Car un parent VG saura expliquer à son enfant le pourquoi de sa démarche, alors qu’un autre ne saura pas, par non connaissance, par ignorance…

Découvrez l’avis du blog Enfants et bébés végétariens, végétaliens et vegans :

EDIT concernant la traduction du titre:

Le titre traduit en français Ne nous mangez pas retranscrit mal, à mon sens, le propos du livre.

Laure Gall m'a contactée afin de m'expliquer le choix de la traduction en français, fruit de son travail et de la maison d'éditions, et je l'en remercie pour cela!

Il a été choisi de ne pas retranscrire le titre américain d'une manière littérale soit de That’s Why We Don’t Eat Animals en C’est pourquoi nous ne mangeons pas les animaux.

Pour moi, la phrase du titre original, reprise en introduction et en conclusion de l’album, faisait dialoguer les Hommes entre eux. L'Homme qui parle à l’Homme, d’égal à égal. Alors qu’avec le titre en français, ce sont les animaux qui s’adressent à Lui. Ce dernier choix a été retenu, car il est (tout aussi) percutant, sans trahir l'esprit et le message du livre.

Quel qu'ils soient, le tire et l'album, nous placent du côté des animaux. Par ce titre, ils nous rappellent que nous n'avons pas besoin, ni le droit, de les tuer pour vivre ou être en bonne santé, et bien sûr encore moins pour nous divertir.

Je ne peux que vous encourager à le découvrir ! Un autre titre existe dans cette collection, de la même auteure, Vegan is love. Que j’aimerai vraiment découvrir !

Cette question de la dualité des sentiments humains envers les animaux a dernièrement fait débat dans notamment deux émissions de télévision, dont voici les liens.

Cette question m’est sensible, voilà pourquoi j’ai rédigé plusieurs articles sur le végétarisme et l’alimentation dans son ensemble durant cette Semaine du Goût.

Belles lectures et découvertes,

Blandine

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Album lu dans le cadre du Challenge « Je lis aussi des albums 2014 » de Sophie Hérisson.

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S
Merci de faire connaître ce livre important. important. J'ai aussi écrit un livre pour conscientiser les enfant (et leurs parents!) sur la situation des animaux. J'ai bien besoin d'aide pour le faire connaître alors si vous voulez y jeter un coup d'oeil c'est par ici : http://www.lulu.com/shop/claire-obscure/b%C3%AAtes-%C3%A0-souhait/paperback/product-24388326.html Merci ! Je peux vous envoyer le pdf si vous voulez le lire.
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C
Belles illustrations, réalité sûrement reflétée quant à l'élevage industriel, mais j'attends de lire!
Répondre
B
Je ne peux que t'y encourager ;-)
B
&quot;Etre traité de cochon devrait être un compliment ! En effet, c’est un des animaux les plus intelligents, propres et sensibles de notre planète.&quot;<br /> Rien que pour avoir écrit ça, j'ai envie d'aimer ce livre !<br /> <br /> Mais le titre et le concepts me dérangent. Pour moi le végétarisme est un choix personnel et imposer ce genre de concepts à un enfant c'est, pour moi, du même ordre que dire que les filles doivent s'habiller en rose et avoir les chevaux long ou que les garçon n'ont pas le droit de jouer à la poupée. C'est de la propagande et ça me dérange.<br /> <br /> Personnellement je n'ai jamais obligé mes enfants à manger de la viande (et c'est pas toujours facile à faire comprendre autour de soi -_-') mais ce n'est pas moi qui leur impose ce choix, ni celui de manger de la viande d'ailleurs, c'est elle qui décident. Leur relation à la viande qui évolue dans le temps et moi je reste à l'écoute de leur ressenti. (Pour moi obliger quelqu'un à manger de la viande est inconcevable !)<br /> <br /> J'aime les animaux, je suis contre les technique d’élevage intensif, mais ça ne m’empêche pas de manger de la viande. J'aime les plantes aussi (peut-être même plus que les animaux) et je les mange, alors pourquoi pas les animaux. Faudrait-il que je ne mange que des cailloux ?<br /> Le végétarisme est un choix que je comprends et je respecte. Mais l'être humain est un animal omnivore. Le lion est carnivore, est-ce que cela fait de lui un &quot;mauvais&quot; animal ? Non, c'est juste un animal dont le métabolisme est fait pour digérer de la viande. Pareil pour l'être humain. Moi je vois pas trop la différence. Je respecte le végétarisme mais j'ai beaucoup de mal avec leur propagande. <br /> <br /> Enfin... avec la propagande en général ^^ Dès que quelqu'un essaye de me dire ce que je DOIS faire, ça m'énerve, c'est comme ça j'y peux rien.<br /> <br /> Mais j'adore les cochons et c'est un animal génial ! Il est super propre, bien plus que tous les autres animaux de ferme. Je me bat contre leur mauvaise réputation dès que j'en ai l'occasion :) Vive les cochons ! (Et en plus c'est trop bon ! mais non c'est pas de la provoque, je te taquine c'est tout ;) )<br /> <br /> En tout cas les illustrations sont très belles
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B
Oui, j'ai compris ne t'en fais pas ;-)<br /> Comme tu le liras, pour moi, la nature de l'Homme n'est pas d'être omnivore.<br /> <br /> A mes enfants, je ne leur dis pas que manger de la viande est &quot;mal&quot;.<br /> Je leur enseigne le respect de TOUTES les différences (physiques, sociales, culturelles, religieuses, alimentaires, vestimentaires...), ce qui malheureusement, ne leur est pas toujours rendu (je parle des adultes! Les enfants ne font &quot;que&quot; répéter!).<br /> <br /> Pour l'album, il ne fait pas de prosélytisme, bien/pas bien. Il expose simplement et dit juste pourquoi certains ne mangent pas de viande.
B
Bien sur que notre comportement influence nos enfants. S'ils nous voient manger de la viande, ils trouverons ça normal, alors que les enfants de parents végétarien trouverons normal de ne pas en manger. Mais cela reste tout de même un choix personnel pour peux qu'on écoute le souhait de l'enfant. Je mange de la viande et mes fille à décidé (une à 3 ans, l'autre plus tard et avec moins de conviction) de devenir végétarienne (sauf pour les saucisses bien sûr) et ben, j'ai arrêté de lui faire de la viande (après m'être battu avec les pères à coup de super argument nutritionnel démentant la nécessité d'une alimentation à base de viande). Les deux modes de vie au sein d'une même famille ne me semblent pas incompatible. Sauf si on tombe dans le fanatisme, si j'ose dire. <br /> Un peu comme pour la religion. Moi je n'oblige pas mes enfants à partager mes croyances, je leur explique en quoi je crois et je leur explique aussi qu'elles ont le choix de leur propres croyances. Mais bon, ça c'est ma façon de voir le monde. C'est peut-être moi qui suis bizarre.<br /> Pour ce qui est du débat sur le végétarisme, je n'ai pas lu ton article (je le ferait à l'occasion, mais pas ce soir, il est trop tard). Mais j'ai eu l'occasion de m'interesser au végétarisme et à l'animentation humaine en général. Je ne vais pas rentrer dans les détails des arguments des uns et des autres. Personnellement je considère que l'être humain est un animal omnivore et que le fait de décider de ne plus manger de la viande est une décision moral qui n'a rien à voir avec la nature. <br /> Ce qui me dérange c'est le discours qui tendrait à dire que le comportement végétarien est meilleur que celui de l'omnivore. Pour moi il s'agit de vivre en accord avec ses principe, pas de vouloir imposer ses principes aux autres. Je suis donc contre le prosélytisme, même alimentaire.<br /> Bien sûr pour les enfants c'est différents puis que en les élevant on leur enseigne notre façon de vivre. Mais ne faut-il pas le faire en restant ouvert au reste du monde? Dire à un enfant &quot;c'est mal de manger de la viande&quot; ne risque pas de lui créer des problème face aux autres enfants qui eux mangent de la viande ? Que ce soit des problèmes d'intégration ou au contraire des angoisse vis à vis de leur amis qui font des choses &quot;mal&quot;. Ou tout simplement face à ses propres goût (on peut avoir des parent végétarien et adorer le goût de la viande, faut-il culpabiliser pour autant ?)<br /> <br /> Enfin... c'est difficile d'exprimer ma pensée comme ça sur des commentaires... J'espère que tu aura compris ce que je veux dire par là.
B
Merci pour ton commentaire et ta sincérité Bidib :-)<br /> <br /> Cet album existe pour dénoncer la manière dont on traite les animaux, bétail, volaille, poissons, et dont tous, et davantage les &quot;omnivores&quot;, devraient être scandalisés, puisqu'ils les consomment. Leurs douleurs, souffrances, mal-être, médicaments et autres...<br /> <br /> Les enfants fonctionnent par mimétisme. Si tu manges de la viande, ne serait-ce qu'un peu, il est évident qu'ils vont en manger. Aucun enfant n'a le choix de son alimentation, dans le sens profond du terme.<br /> Tous, nous &quot;imposons&quot; nos valeurs, croyances, envies à nos enfants. Et c'est normal!<br /> Je m'en expliquais dans mon article végéta*ismes: http://vivrelivre19.over-blog.com/2014/10/vegeta-ismes.html<br /> Je cite quelques articles qui mettent à mal cette pseudo réalité quant à l'état omnivore de l'Homme. <br /> <br /> Je ne crois pas qu'il y ait de mauvais animal et ce n'est pas non plus ce que veut dire un végéta*ien. Mais comment l'Homme, avec sa conscience (le mot intelligence peut-il être employé lorsqu'on voit son pouvoir destructeur dans tous les domaines?) , peut-il faire et entretenir ces situations, contradictions, éradications?