Winnie l’ourson. d’Alan Alexander MILNE. (Dès 5 ans)
Publié le 27 Août 2014
Winnie l’ourson.
Texte d’Alan Alexander MILNE et illustrations d’Ernest Howard SHEPARD.
Le Livre de Poche Jeunesse, 1979. (Royaume-Uni, 1926)
187 pages.
Dès 5 ans pour raconter et lire à haute voix.
Comme tout le monde j’imagine, je connais Winnie l’Ourson grâce au dessin animé de Disney.
Je me souviens avoir vu et revu Winnie l’Ourson et l’arbre à miel nombre de fois avec mes sœurs ! Un peu amusée, un peu angoissée aussi, car je savais que le gourmand n’allait non seulement pas avoir son miel, mais aussi et, surtout, tomber de haut, se faire piquer les fesses avant de rester coincé à l’entrée du terrier de Coco Lapin…
Bref, il m’a fallu longtemps avant de savoir que Winnie l’Ourson avait d’abord été un personnage de livre avant d’en être un de dessin animé.
Comme pour quasiment toutes les histoires Disney (Blanche-Neige, Cendrillon, La Petite Sirène, Le Bossu de Notre-Dame, Pocahontas, …), Winnie l’Ourson est d’abord un personnage de livre. Son succès est tel qu’il est vite devenu LE produit phare et marketing de la licence Disney ! Qui lui a créé son site internet et diffuse un magazine par son service de presse, Winnie et ses amis, pour les 3-6 ans.
Il est né de l’imagination d’un père, Alan Alexander Milne, pour son fils, Christophe Robin, qu’il voyait jouer avec ses peluches, et dont ce dernier a une part active dans l’histoire sous son vrai nom (ou Jean-Christophe dans la version française).
Tu ne voudrais pas raconter une histoire à Winnie ?
-Je veux bien, mais une histoire de quoi ?
-Une histoire de lui. C’est ce qu’il aime le mieux. Il est comme ça, Winnie l’Ourson.
Pour lui, il a créé tout un univers, doux et tendre, avec aussi des sentiments et inquiétudes à hauteur d’enfant, avec d’autres animaux, amis de Winnie l’Ourson, qui représentent les différentes facettes et sentiments du caractère humain : émerveillement, vouloir grandir, jalousie, solitude, être ronchon, amitiés et entraide…
Winnie l’Ourson se décrit comme étant « sans cervelle », il n’en reste pas moins attachant et courageux, malgré quelques étourderies. Il a sa place au sein de cette communauté et ses amis savent qu’ils peuvent compter sur lui.
Le personnage du livre renferme bien plus d’aspects et a des réflexions bien plus subtiles que ne le laisse supposer le personnage de Disney. Elles laissent entrevoir une double lecture, avec des références à d’autres écrits ou épisodes de la vie. Et si nous, adultes, avions trop perdu de notre innocence pour nous émerveiller/émouvoir d’un rien ?
Différents jeux de mots jalonnent le livre, qui nous font sourire ou réfléchir !
Cependant, un aspect m’a un peu déplu, celui de combiner deux mots pour en créer un seul, comme je vous l’avais dit dans mon avis surLapingouin. et qui donne naissance à Néfélant par exemple (transformé dans le dessin animé par « éfélant »)…
Eh bien, répondit maître Hibou d’un ton doctoral, les procédés habituels en pareille circonstance…
-Qu’est-ce que cela veut dire, les procès des habituels ? interrompit Winnie. Vous savez, maître Hibou, je ne suis qu’un ours sans cervelle, et les grands mots me font toujours un peu peur.
-Cela veut dire la manière de s’y prendre.
-Ah ! fit Winnie. C’est beau, l’instruction.
Alan Alexander Milne est un écrivain britannique, né en 1882 et mort en 1956.
Son personnage de Winnie l’Ourson a été créé le 15 octobre 1926, date à laquelle il publie pour la première fois les aventures de cet ourson en peluche, dont le prénom, féminin, est inspiré de celui d’une ourse que l’auteur et son fils allaient souvent voir au zoo de Londres.
Il a commencé à écrire dès 1906 (24 ans) pour la revue humoristique Punch où il rencontra le futur dessinateur de Winnie, Ernest Howard Shepard.
Rattrapé par la situation politique de ce début de XXe siècle, il s’en alla combattre les Allemands en France en février 1915, en tant qu’officier du régiment Royal Warwickshire, bien qu’il fut pacifiste.
Gravement malade, il fut d’abord en convalescence avant d’être enfin démobilisé en février 1919.
Je me demande si son expérience de la guerre n’a pas donné lieu à une anecdote dans les aventures de Winnie l'Ourson et l'arbre à miel :
L’ourson a dans l’idée d’aller déguster du miel directement dans la ruche des abeilles, située dans le creux d’un arbre, mais en hauteur. Il s’en va donc chercher son ami Christophe Robin, à qui il lui demande de lui donner un ballon.
Ce qu’il y a de plus important quand on va chercher du miel en ballon, c’est de ne pas se faire remarquer par les abeilles.
Si on se sert d’un ballon vert, elles le confondront peut-être avec le feuillage et elles ne se méfieront pas. Si on se sert d’un ballon bleu, elles le prendront peut-être pour un morceau de ciel, et elles ne se méfieront pas non plus. La question est de savoir ce qui leur paraîtra le plus naturel.
Ayant finalement opté pour le bleu, il se déguise lui-même en petit nuage noir en se roulant dans la boue, et s’élève dans les airs. Il demande alors au petit garçon :
De quoi ai-je l’air ?
-Tu as l’air d’un ours en peluche accroché à un ballon.
-Comment ? Je n’ai pas l’air d’un petit nuage noir dans un ciel bleu ?
Lorsque j’ai lu ceci, j’ai immédiatement pensé aux nouveaux uniformes des soldats français, distribués à partir de 1915, dits « bleu horizon », car censés se confondre avec la couleur du ciel, à l’horizon. Durant cette guerre furent mises au point un nombre extravagant mais néanmoins fort intelligentes, de différentes techniques de camouflage : maquillages, peintures, faux arbres, faux blindés… Ceci rend d’autant plus incompréhensibles et affreuses, les offensives, infructueuses et meurtrières qui se prolongèrent tout au long du conflit… Bref, la lecture de ce passage m’a imposé cette réflexion. Peut-être y a-t-il un rapport, peut-être pas…
Revenu à la vie civile, Milne continua à écrire des romans, des pièces de théâtres, des policiers (Le Mystère de la maison rouge, 1922), et un pamphlet antimilitariste Peace with Honour (1934) et son pendant War with Honour (1940), avant d’être à nouveau mobilisé durant le second conflit mondial comme capitaine de la Home Guard à Hartfield, ville où il résidait depuis 1925.
Ce n’est que bien après sa mort que Walt Disney rachète les droits de Winnie pour proposer un premier long métrage en 1966 avec Winnie l’Ourson et l’arbre à miel.
Quantité d’autres suivront avec de nouvelles aventures parues simultanément en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis en 2009.
Contre toute attente, Winnie l’Ourson a bénéficié d’une immense popularité en URSS où trois dessins animés ont vu le jour (1969, 1971 et 1972). Mais les différents personnages (plus nombreux que dans le livre original) revêtent un caractère bien différent de l’œuvre originale et de son adaptation par Disney.
Winnie l’Ourson offre une lecture douce, tendre et subtile que je vous recommande de (re)lire ou (re)découvrir au-travers de ces dix historiettes, pas toujours si enfantines !
Livre lu dans le cadre du challenge Miyazaki, proposé par Bidib sur son blog Ma Petite Médiathèque.
En farfouillant, j’ai retrouvé pas mal d’histoires de Winnie dans la bibliothèque des garçons, la dévédéthèque ( ?) et les livres-cd. Les voici !
L’histoire Winnie l’Ourson et l’arbre à miel est nettement privilégiée et il est intéressant de constater que si le ballon auquel se suspend Winnie est toujours bleu, la manière dont il se dégonfle pour atterrir auprès de Jean-Christophe diffère.
Dans le DVD paru en 2005, on remarque que l’éléphant n’est plus appelé « Néfélant » mais juste « éfélant ».
Nous avons aussi plusieurs puzzles de Winnie, ainsi que des jeux de mémo et domino.
Belles lectures.
Blandine.
Livre-CD "Winnie l'Ourson et l'arbre à miel"Hachette Livre, juin 2012. // Dvd Disney Classique et Grand classique: "Winnie et l'éfélant" paru en 2005; "Winnie l'Ourson 2. Le grand voyage." paru en 2003. C'est la fin de l'été et Jean-Christophe a quelque chose a dire à son ami Winnie l'Ourson mais le moment ne semble jamais propice. Le jour passe. Le lendemain, Winnie et ses compagnons ne trouvent pas le petit garçon et s'imaginent qu'il lui est arrivé quelque chose alros ils se décident à partir à sa recherhce, malgré leurs peurs et leurs appréhensions. Ils feront preuve de beaucoup de courage et découvriront que si Jean-Christophe était absent, il est revenu, que ce sera désormais ainsi, car il va à présent à l'école! Une jolie historie sur le temps qui passe et qui change...