14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

Publié le 14 Juillet 2014

14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

14-18

Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

DEDIEU

Editions du Seuil, janvier 2014.

Dès 8 ans.

Notions abordées : Première Guerre mondiale, Histoire, Mémoire, transmission, mort.

Quand il n’y a plus la parole, quand il n’y a plus les mots, quand il n’y a plus de souvenirs, restent le(s) mémoire(s), les sentiments, les écrits, les photographies.…

Hélas, ma chère Adèle il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis. Gustave.

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14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

C’est ainsi que s’ouvre cet album, que l’on parcourt en silence, et pas seulement parce que son sous-titre nous le demande.

Il ne faut guère plus d’une minute pour le parcourir, saisir la fureur et les terreurs qui frappent les hommes, les animaux, la terre. Comprendre l’étonnant contraste entre ces pages silencieuses qui débordent de cris, de bruits, de cauchemars et vous plonge dans la Grande Guerre.

14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

Elle est toute entière représentée : les hommes de différents horizons, les compagnons d’infortunes (lapin, chevaux, poux), les tranchées, les uniformes, la mort qui rôde sous différents aspects (obus, chars, fusils, gaz, corbeaux), paysages éventrés et gueules cassées et le courage contre tous ces combats.

Et l’Arrière.

14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

Ce gigantesque album, tant par sa portée que par ses dimensions (38*28 cm), nous fait remonter le temps, un peu comme un compte à rebours. Ses illustrations, magnifiques, très détaillées et bouleversantes de réalisme, faites au pastel sépia, couleur terreuse, (j’ai débord cru que c’était du fusain) rendent l’indicible.

Point besoin de texte pour s’imaginer l’horreur.

Jusqu’à la dernière double page qui nous dévoile la photographie d’un homme que cache une lettre officielle, et une enveloppe contenant une lettre d’Adèle pour Gustave (le jeune homme de la photographie et représenté dans l’album).

Cette lettre, pleine d’amour et d’espoir oscille entre les questions sur la « vie » du jeune homme, et celle d’Adèle restée à l’Arrière et les problèmes agricoles. C’est cette apparente banalité qui aide à supporter, à tenir, à continuer.

14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

L’album m’a fait l’effet d’un compte à rebours et d’une mise en abîme : horreur des champs de bataille, mort collective et anonyme jusqu’à ces visages, cette photographie et cette lettre qui nous font basculer dans l’intimité d’une famille qui aurait pu être la nôtre. Car toutes ont été impactées par cette guerre, et sur plusieurs générations, jusqu’à nous… Je ne sais si Gustave et Adèle sont des membres de la famille de l’auteur.

14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.
14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

Thierry Dedieu est né en 1955 à Narbonne et a signé une quarantaine d’albums jeunesse aux Editions du Seuil.

Ce qui a d’abord été un loisir alors qu’il était rédacteur publicitaire pendant 10 ans, est devenu son métier à part entière depuis 2004.

Son imagination est toujours à l’affut de nouvelles conceptions graphiques qu’il soit l’auteur, ou non, de l’album qu’il illustre. D’où une production très hétéroclite.

Je vous ai déjà présenté un album illustré par ses soins, La Barbe-Bleue.

La minute de silence :

Ce moment de recueillement et d’hommage tient son nom de sa durée mais elle peut différer d’un pays à l’autre.

Ce moment fut suggéré pour la première fois en mai 1919 par Edward George Honey pour la célébration de l’armistice du Commonwealth. 5 minutes, c’est un peu trop long, une minute, trop court, alors ce temps fut ramené à 2 minutes, suivant la proposition de l’homme d’état africain, Sir James Percy Fitzpatrick, au roi d’Angleterre George V. Cette mesure fut appliquée le Jour du Souvenir, également jour de la signature de l’Armistice de la Première Guerre Mondiale, soit le 11e jour du 11e mois à la 11e heure : le 11 novembre 1919.

En France, c’est la loi de commémoration et de glorification des morts pour la France au cours de la Première Guerre Mondiale, et votée le 25 octobre 1919, qui est à l’origine de la première minute de silence le 11 novembre 1919.

Au Portugal, elle rappelle le coup d’état du 14 mai 1915, et en Turquie, elle célèbre tous les 10 novembre à 9h05, l’anniversaire de la mort d’Atatürk.

Depuis, la minute de silence est appliquée partout dans le monde pour se recueillir et rendre hommage aux morts, militaires, civils, victimes d’accidents ou d’attentats, sans aucune tonalité religieuse.

Un album impressionnant et magnifique, indispensable.

Lu dans le cadre du challenge de Stephie « Une année en 14 » , de celui d’Enna, « Petit Bac 2014 » pour ma ligne jeunesse, catégorie Moment/Temps et celui de Sophie « Je Lis Aussi des Albums 2014 ».

Belles découvertes.

Blandine.

14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.14-18. Une minute de silence à nos arrières-grands-pères courageux.

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