Le Débarquement de Normandie - 6 juin 1944
Publié le 6 Juin 2014
Ce vendredi, nous fêtons les soixante-dix ans du Débarquement allié (Américains, Anglais et Canadiens) sur les côtes normandes.
Quand je pense au Débarquement du 6 juin 1944, les images qui s’imposent à moi sont celles des vingt premières minutes du film Il faut sauver le soldat Ryan.
Sorti le 30 septembre 1998 en France, je l’ai vu et revu maintes fois, lu le roman tiré du film ainsi que le livre du tournage, tout en écoutant sa bande-originale composée par John Williams.
Ce film, bien qu’il soit une fiction, comporte bien des éléments ayant réellement existé !
C’est LE film qui m’a fait aimer l’armée, ses missions, sa composition, la période de la Seconde Guerre Mondiale, avant celle de la Première.
Il faut sauver le soldat Ryan. Un film de Steven SPIELBERG. Photos de David James. Editions 84, 1998.
Ce beau-livre aux photographies saisissantes aux couleurs d’époque, recense des interviews d’acteurs et de l’équipe, des astuces et techniques utilisées lors du tournage du film.
Pour réaliser son film, Steven Spielberg s’est appuyé sur quantités de documents d’époque et entouré d’anciens combattants du Jour J, de nombreux spécialistes, et notamment de l’historien Stephen E Ambrose (1936-2002) qui a notamment écrit Frères d’Armes (Band of Brothers), adapté en mini-série de 10 épisodes par Tom Hanks et Steven Spielberg et diffusée en France entre le 22 juillet et le 19 août 2002.
C'est de ce livre que sont issues les photographies présentées dans cet article.
Il faut sauver le soldat Ryan. Max Allan Collins, d’après un scénario de Robert Rodat. Editions J’ai Lu, 1998.
Voici le roman issu du film. Il nous permet de découvrir des détails, et notamment durant les scènes de combat, que l’on ne voit pas, ou ne peut discerner, durant l’action.
La VHS et le DVD du film - Le beau-livre et le roman.
Ces scènes, d’un réalisme effrayant, nous plongent dans l’enfer du Débarquement par les troupes américaines sur la plage d’Omaha Beach.
On y voit des soldats silencieux, conscients de leur mission, ou au contraire dépassés par elle, sujets au mal de mer ou à la peur… Et puis soudain, tout s’emmêle, les corps qui se jettent à l’eau, fouettés, lacérés par les balles des mitrailleuses allemandes. Lestés par leur barda, certains ne peuvent remonter à la surface, d’autres se traînent sur la plage, se protégeant comme ils peuvent ou agonisent les tripes à l’air et appelant leur mère.
Heureusement, certains courageux, téméraires ou inconscients progressent, passent entre les balles, se regroupent et obtiennent la victoire, non sans mal.
Ces scènes vous scotchent et mises à part quelques erreurs (obstacles sur la plage et fortifications) qu’il faut pouvoir relever, elles sont d’une intensité incroyable. Elles sont brutales, terriblement réalistes, impression d’autant plus forte qu’elles sont filmées en caméra portée (à l’épaule ou steadicam) : elles nous donnent le sentiment de vivre de l’intérieur ce sacrifice, ces souffrances mais aussi cette solidarité entre GI !
Pour pouvoir réaliser ces plans, Steven Spielberg dit s’être inspiré des photographies du Jour J de Robert Capa, photographe et correspondant de guerre américain (1913-1954)
Une fois les troupes alliées (composées d’Américains, Anglais et Canadiens), la progression pour délivrer la France et faire capituler l’Allemagne s’organise.
Mais une toute autre mission attend le capitaine John H. Miller (Tom Hanks) et ses sept hommes : trouver et ramener le soldat James Francis Ryan (Matt Damon) afin qu’il puisse rentrer chez lui. Pourquoi lui et pas un autre ? Car ses trois autres frères sont décédés quasi en même temps (l’un à Omaha Beach, l’autre à Utah Beach et le dernier en Nouvelle-Guinée, en pleine campagne du Pacifique).
Afin d’éviter à leur mère un deuil insoutenable, le chef de l’état-major des Etats-Unis décide de mettre sur pied une expédition de sauvetage.
En plein bocage normand, encore aux mains ennemies, nos hommes tentent de savoir si ce soldat, qui fait partie de la 101e aéroportée, est encore vivant et où il se trouve.
Malheureusement, les troupes allemandes résistent à l’avancée alliée et plusieurs hommes de Miller décèdent. Les autres, plein de colère se demandent en quoi la vie de ce soldat vaut-elle plus que celles des milliers d’autres soldats qui sont là, et plus que les leurs, eux qui tentent de le sauver.
Pour sauver la peau de cet homme, le capitaine Miller ira jusqu'au bout, quitte à risquer sa vie, celle de ses soldats. Car pour lui, l'enjeu est clair. Le sort du monde libre est lié à celui de Ryan.
Les paysages sont saisissants, défigurés par la guerre et les bombardements, et bien que les soldats avancent en rang trop compact et bruyant, on se rend compte des difficultés d’une telle mission, ainsi que de la fourberie de certaines attaques, de la lassitude du combat, de l’acte de tuer pour ne pas être tué, de l’espoir qui taraude, même s’il est vain. Et de l’impact indélébile de la guerre sur les psychologies.
Ils vont le retrouver, à Ramelle, un village dévasté dont ne subsiste que son pont et que les Américains doivent garder intact à tout prix.
Mais contre toute attente, le Soldat Ryan refuse de quitter son poste, en abandonnant à un sort quasi scellé ses compagnons, ses frères d’armes, vu que ceux de sang ne sont plus.
Ryan : « Vous lui direz que lorsque vous m’avez trouvé, j’étais avec les derniers frèresqui le restaient. Vous lui direz que je n’avais pas le droit d’abandonner ces frères. Elle comprendra. »
Et voici la troupe du Capitaine John H. Miller qui leur prête main forte alors que les troupes allemandes se profilent à l’horizon.
Alors que la dernière partie est une fiction (le village de Ramelle) comportant de véritables éléments (armements, uniformes, stratégie) et quelques erreurs (le Tigre et les bombardiers), la trame du film est tirée d’une véritable histoire. Celle des frères Niland.
Quatre frères durant la Seconde Guerre Mondiale, trois morts ou présumés et le quatrième, Frederick Niland, de la 101e division aéroportée, que l’on renvoie aux États-Unis pour qu’il y finisse sa période militaire. En réalité, un autre a survécu, mais on le sut qu’après, un fois la guerre terminée et lui libéré d’un camp de prisonniers en Birmanie.
En outre, suite à la mort tragique et simultanée de cinq frères (Américains), les Sullivan de l’Iowa, servant sur le croiseur USS Juneau (CL-52 coulé le 13 novembre 1942 lors de la bataille navale de Guadalcanal par des sous-marins japonais (citée dans le film), une brigade spéciale, la Sole Survivor Policy, est créée par l’armée américaine afin de préserver les membres d’une famille déjà amputée d’un des leurs au cours d’une période militaire.
On notera que des petits détails de ces histoires vraies sont condensés sur le personnage de James Francis Ryan de l’Iowa, attachée à la 101e division aéroportée américaine !
Enfin, la lettre d’Abraham Lincoln lue par le général George C. Marshall à la mère des frères Ryan au début du film est authentique.
De nouveaux documents ou archives ne cessent d’être découverts, comme ce film en couleurs du Jour J. Ce qui rend le Jour J plus proche de nous, et plus accessible : on y découvre la couleur du ciel, mais aussi des uniformes, de l’eau, et même des sentiments...
D-Day : le Débarquement en couleurs - 30/05
La Seconde guerre mondiale en couleurs, c'est à Georges Stevens que nous la devons. Le fils du réalisateur a exhumé, 50 ans plus tard, les bandes couleurs de son père. Le débarquement allié a...
http://www.bfmtv.com/video/bfmtv/societe/d-day-debarquement-couleurs-30-05-200659/
Comme pour l’œuvre de colorisation effectuée sur les archives de la Première Guerre mondiale pour le film documentaire Apocalypse – La première Guerre Mondiale, dont je vous parlerai dans un article dédié.
Et pour vous, qu'est-ce qui vous fait penser instantanément au Jour J?
Belles lectures.
Blandine.
Saving Private Ryan Theme Song
Saving Private Ryan Theme Song / Soundtrack Composer - John Williams Movie Director - Steven Spielberg
Musique Militaire - Sonnerie aux morts Américaine
Sonnerie aux morts accompagnée de photos évoquant le souvenir. Pour tout renseignements: http://www.youtube.com/user/UnCitoyenquiveille
Musique Militaire - Sonnerie aux morts Française
Sonnerie aux morts accompagnée de photos évoquants le souvenir. Pour tout renseignements: http://www.youtube.com/user/UnCitoyenquiveille