Un jour j’irai chercher mon Prince en skate. Jo Witek (dès 14 ans)

Publié le 23 Mai 2014

Un jour j’irai chercher mon Prince en skate. Jo Witek (dès 14 ans)

Un jour j’irai chercher mon Prince en skate.

Jo WITEK

Actes Sud Junior, collection « Romans ADO », août 2013.

127 pages.

Thèmes: adolescence, contradictions, Amour, famille, relations intergénérationnelles, secret, humour.

C’est grâce au concours organisé sur le blog La Mare aux Mots et à l’interview consacrée à son auteure que j’ai pu gagner ce livre, donc un grand merci à eux!

Nous faisons la connaissance de Frédérique (Fred) 14 ans, qui nous livre sa vision de la vie et de l’Amour, et surtout de ses désillusions. Les contes de fées, les Princesses qui attendent sagement qu’un Prince, évidemment charmant, les choisissent, pendant qu’elles font les potiches, ça n’existe pas, ou plus ! L’enfance sucrée, le rose et les paillettes, les espoirs et les beaux garçons, envolés…

La réalité est tout autre et parce que Fred est soit « trop », soit « pas assez », qu’elle refuse de changer ou d’abandonner son skate pour un garçon, elle revendique son statut de « célibre » ! Ne pas sortir avec un mec ou en embrasser un avant le lycée !

D’un coup, elle passe de l’ombre à la lumière et la voilà amie avec la fille la plus populaire du collège. Mais Fred aussi aimerait, elle aussi, profiter de son adolescence et vivre les affres de l’amour...

mais « telle l’héroïne de Barbe bleue, coincée en haut d’une tourelle, je m’étais enfermée moi-même dans mon rôle de conseillère sentimentale qui me privait définitivement d’une possibilité d’aventure romantique. »

Page 37

Alors quand en plus, il faut aller chez le grand-père paternel qui se meurt, dans la grande maison normande baptisée « Clémence », une semaine durant les vacances d’été, Frédérique déprime.

C’est pourtant là, qu’entre secrets de famille inavouables et rencontres inespérées, elle fera la connaissance de sa tante et marraine, Diane, le vilain petit canard de la famille. Cette dernière lui apprendra à se voir et à voir les choses autrement, pour elle-même et non pour les autres. Ce qui bien sûr, lui ouvrira bien plus que les yeux !

Je ne t’ai pas demandé si tu connaissais des beaux garçons que le monde entier trouve beaux. Je te demande si tu connais un garçon chouette. Chouette uniquement pour toi.

Page 56

J’ai beaucoup apprécié ce roman dans lequel je me suis beaucoup retrouvée, et jusque dans le nom de la maison et de la ville où elle se trouve. Clémence est l’une de mes très bonnes amies d’enfance !

Je me souviens que juste avant de passer en 6e, ma meilleure amie de l’époque me disait qu’il fallait AB-SO-LU-MENT que nous nous trouvions un petit ami…

« -Pourquoi ça ?

-Mais parce qu’on rentre au collège ! »

Pour elle une évidence, pour moi, moins…

Les vingt premières pages, bourrées de références et de désillusions sur les contes de nos enfances et de fées, sont délicieusement cyniques et ironiques.

Mais ce qui m’a davantage attirée et plu dans ce roman, c’est la découverte de sa famille par Frédérique. Les histoires, plus ou moins tordues ou rocambolesques, toutes les familles en ont ! Et la sienne est pas mal dans le genre, ce qui me rappelle la mienne !

Les relations intergénérationnelles, la mémoire familiale et les différentes perceptions, émotions et ressentiments que les membres de nos familles nous inspirent. Ceux-là mêmes que d’autres, extérieur au cercle familial, aiment ou admirent…

Au-travers des mots de l’homme ridé, je découvris celui que je n’avais jamais connu. Un être aimant, un brave aux manières un peu rustres mais au cœur profondément tendre. Quand il eut fini, j’avais envie de rencontrer cet homme, mon grand-père, et je pensai* que la vie joue de bien mauvaises farces parfois, qu’on passe à côté des gens, même ceux de sa famille, tout cela à cause de contretemps, de malentendus, de stupides disputes dont on garde rancune, sans même se souvenir de leur origine.

page 87. [*La faute est dans le texte.]

Le colonel m’a donné des cours de soutien scolaire, et puis c’est lui qui m’a appris le goût des livres. » (…) Il « aimait beaucoup mon grand-père, et moi, je ne réussissais même pas à le pleurer tant je l’avais si peu connu. C’était le monde à l’envers.

Page 89

Tout est dit !

Sans que je le recherche, je lis beaucoup de livres sur ce sujet, dont souvent, le point de départ du livre est très éloigné, comme dans Le Roman du Café de Pascal Marmet, ou les différentes lectures du Prix Chronos de Littérature, dont c'est le thème.

Je rencontre aussi beaucoup de skate et de premiers baisers ces derniers jours dans mes lectures : romans ou magazines jeunesse, chansons…

Un jour j’irai chercher mon Prince en skate. Jo Witek (dès 14 ans)

Un jour j’irai chercher mon Prince en skate est un très bon roman, d'humour et d'amour, sur cette frontière qu’est l’adolescence, entre l’enfance, ses illusions et croyances, et le monde adulte, désenchanté. Par une présentation aérée et une écriture fluide, il nous fait rire, réfléchir, s’émouvoir ou espérer.

Le quatrième de couverture me plaît beaucoup, car atypique !

Découvrez aussi les chroniques de La Mare aux Mots ou du blog Chez Clarabel, ainsi que le résumé de l'éditeur et l'interview réalisée par eux avec son auteure.

Belles lectures.

Blandine.

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