Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)

Publié le 14 Février 2014

LE PRINCE SIDDHARTA

La Vie du Bouddha

Textes de Jonathan LANDAW et illustrations de Janet BROOKE

Editions Dharma pour l’édition française. Publié pour la première fois en Inde en 1978, puis aux Etats-Unis en 1984.

Dès 8 ans

Thèmes : Biographie, Bouddha, bouddhisme, philosophie, amour, traditions, mémoire.

En ce jour de Saint Valentin, j’aurais pu vous parler d’amour entre deux êtres, l’amour d’un couple, comme dans Diarabi et Mansa, ou d’amour filial.

Mais je préfère vous parler d’un autre amour, autrement plus grand, plus infini, plus profond et pérenne : l’Amour de l’autre, l’Amour pour les autres.

J’ai choisi de vous parler du bouddhisme, et plus particulièrement de ses origines en la personne du Bouddha historique, le Prince Siddharta.

Pourquoi Bouddha historique ? Parce qu’il n’en existe pas qu’un seul ! Bouddha n’est pas un être mais un état.

Être Bouddha, c’est « être éveillé », c’est être enfin sorti du cycle des vies, Samsâra, et avoir atteint le Nirvâna car doué de sagesse.

Chacun de nous peut y prétendre : « Tous les êtres vivants sont bouddha et ont en eux Sagesse et vertus. » Depuis, il y a eu d’autres Bouddhas, qui ont plus ou moins suivi les enseignements du Prince Siddharta.

C’est pourquoi, il existe aujourd’hui plusieurs expressions du bouddhisme, mais tous puisent leur base dans l’enseignement de Bouddha.

Source de l'image.

En 30 chapitres, ce très bel album, aux grandes illustrations vives et colorées, nous conte la naissance et la vie du Prince Siddharta, avant que celui-ci ne prenne conscience du monde et de ses réalités et y apporte une réponse d’amour. Réalités que son père, le Roi Shuddhodana, avait volontairement occultées pour le protéger et le garder. Car depuis fort longtemps, les Sages du Royaume prédisaient la venue d’un homme dont la Sagesse et la grandeur rayonneraient sur le monde.

Soit il serait un grand roi, dont le règne marquerait les temps à jamais ou il deviendrait un Sage, répandant son savoir et son amour bien au-delà de sa personne et de son temps.

Sa mère, la Reine Maya, mourut alors qu’il était encore tout petit, et ce fut sa tante maternelle qui l’éleva. Il développait une intelligence remarquable et assimilait tous les enseignements des meilleurs précepteurs. Il faisait preuve d’une empathie, d’une sensibilité et d’une sagesse toutes particulières.

Il épousa une femme magnifique suite à un tournoi, qui lui donna un fils, Rahula. Le Prince grandit à l’abri de tout, dans trois palais somptueux, aux richesses infinies et éclatantes, entouré de personnes jeunes et belles et aux jardins luxuriants.

Toute personne malade ou vieille n’avait pas le droit de l’approcher, il ne devait voir aucune fleur fanée ou objet endommagé, ni aucun signe de souffrance, quelle qu’elle soit. Tels étaient les désirs de son père, qu’il réitéra lorsque Siddharta voulut visiter la ville et le pays entourant le Palais Royal, après avoir entendu un chant mélancolique décrivant les beautés de contrées lointaines.

A chacune de ses trois sorties, le Prince vit un vieil homme, puis un souffrant, puis un mort…

Il comprit que sa vie n’avait été jusque-là qu’un leurre et que la vie était parsemée de souffrances, plus ou moins fortes, mais toujours présentes. Il découvrit que toute créature (homme, insecte, animal) cherche le bonheur mais toujours au détriment de l’autre, plus ou moins sciemment.

Il décida alors de tout quitter et de se retirer du monde afin de découvrir « le vrai bonheur et la fin de toute souffrance ».

Dans sa quête, il rencontra plusieurs ascètes, différents Maîtres de Sagesse qui lui transmirent leurs enseignements. Puis, il resta avec un groupe de cinq hommes menant une existence des plus sommaires : ils mangeaient peu, et méditaient de longues heures. Ils estimaient que prendre soin de son corps n’empêchait pas de souffrir, alors s’ils arrivaient à maîtriser la douleur, ils trouveraient le moyen de contrôler toute souffrance.

Au bout de six ans, il fit un bilan. Il constata que punir son corps était une erreur et que pour trouver la vérité, il devait être égal et faire preuve d’équanimité : pas d’excès de sentiments, qu’ils soient bons ou mauvais.

A partir de ce moment-là, l’univers sentit que Siddharta approchait de son but. Assis sous l’Arbre, appelé plus tard, de l’Illumination, il dut affronter Mâra : personnification de toutes les forces maléfiques et sentiments mauvais et haineux ressentis par l’Homme. Par la méditation, Siddharta triompha !

Il découvrit que tous les êtres sont liés, que la mort n’est que la séparation du corps et de l’esprit et que ce dernier recherche un autre corps au moment de la mort, alimentant le Cycle de vie.

Tous, nous évoluons, tous, nous souffrons, car nous créons notre propre malheur. Mais l’esprit exempt de désir ou de haine, peut laisser la place à l’Amour, et ainsi au bonheur et à la paix.

Entouré de disciples, il transmit ses enseignements pour qu’ils arrivent jusqu’à nous, après 2500 ans.

Il énonça Quatre Nobles Vérités, dans lesquelles il nous dit que la souffrance existe et qu’il convient d’en déterminer les causes. Certaines sont inhérentes à la Vie (la maladie, la mort) mais nous en créons d’autres sous l’emprise de l’avidité ou du désir. Une fois identifiées, il nous est possible d’y mettre fin, en suivant un Chemin, altruiste et sage menant au bonheur.

« Il y a quatre pensées illimitées : l'amour, la compassion, la joie et l'égalité d'âme. »

Chacun d’entre nous pouvons y prétendre, quelque soit notre Histoire, notre âge ou notre culture ou croyance.

C’est par l’Amour et la compassion envers les autres que nous trouvons la paix.

Savoir que toute chose change (« Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement. ») évolue, à commencer par nous-mêmes, permet de prendre du recul par rapport à bien des situations.

Cela nous apporte du calme et de la sérénité et permet des rapports bien plus sains avec l’Autre.

« On peut allumer des dizaines de bougies à partir d'une seule sans en abréger la vie. On ne diminue pas le bonheur en le partageant. »

Il existe en parallèle de cet album, un cahier de coloriages qui reprend les illustrations de l’album, avec en légende un passage du texte.

Afin de compléter cette lecture, je ne peux que vous encourager à regarder le film Little Buddha (1993), avec Keanu Reeves, qui nous conte en deux temps parallèles l’histoire de Siddharta et celle du bouddhisme.

Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)
Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)
Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)
Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)
Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)
Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)
Le Prince Siddharta. La Vie du Bouddha. Jonathan Landaw (dès 8 ans)

Enfin, si le bouddhisme vous intéresse de près ou de loin, je vous recommande ces lectures, qui peuvent servir d’ »introduction » :

*Le bouddhisme à l’usage de mes filles. Dennis GIRA. Editions du Seuil, 2000

L’auteur explique à ses filles, devenues grandes, son attrait pour le bouddhisme et pourquoi il en a fait son métier. Il nous montre les différentes formes culturelles et pratiquantes de bouddhisme à-travers le monde. Simple à lire et très instructif.

*S’occuper de soi et de ses enfants dans le calme. Bouddhisme pour les mères. Sarah NAPHTALI. Editions Payot, 2009.

Il s’agit d’un livre de conseils pour apprendre à souffler avec ses enfants lors des moments tendus : excitation, colère, épreuves, le tout avec le bouddhisme en toile de fond. Libre à vous de suivre les enseignements bouddhistes, car ces conseils relèvent plus du bon sens : savoir écouter, garder son calme, attendre quelques secondes avant de répondre, penser à ce que nous faisons sur le moment où nous le faisons plutôt que de toujours vivre dans l’anticipation…

A lire !

Bons films et découvertes !

Blandine.

 

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Album lu dans le cadre du Challenge « Je lis aussi des albums » de Sophie Hérisson.

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