Barbe bleue. Amélie Nothomb - 2013

Publié le 26 Février 2014

Barbe bleue

Amélie NOTHOMB

Le Livre de Poche, novembre 2013.

123 pages.

Vous connaissez certainement le conte de Charles Perrault, paru en 1697, sur un homme très riche, mais très laid mais, qui bien qu’affublé d’une barbe bleue, collectionne les épouses.

Toutes disparaissent mystérieusement, ce qui n’empêche pas l’une de ses voisines d’accepter de se marier avec, séduite par ses richesses.

Un mois plus tard, Barbe-Bleue doit effectuer un voyage et laisse sa femme seule. Il lui remet son trousseau de clés, lui indiquant qu’elle peut se rendre partout, sauf dans une seule pièce.

Evidemment, cet interdit ne fait que tenter la jeune femme qui, aussitôt seule, se précipite dans la salle interdite. De stupeur devant sa macabre découverte, elle lâche la clé qui aussitôt se couvre de sang. Impossible à nettoyer, son mari comprend dès son retour la trahison de son épouse qu’il s’apprête à égorger.

Elle est sauvée in extremis par sa sœur et ses frères, hérite de la fortune de Barbe-Bleue et aide sa famille. La fin est heureuse puisqu’elle se marie en seconde noces avec un homme qui fait son bonheur.

C’est donc sur ce postulat et suivant cette dynamique qu’Amélie Nothomb nous propose sa lecture de ce conte célèbre dans son 21e roman.

Saturnine Puissant, belge, professeure à l’Ecole du Louvre aimerait se trouver un logement qui lui ferait quitter le canapé de son amie Corinne à Marne-la-Vallée. Mais à Paris, ce n’est pas chose aisée, les loyers sont astronomiques pour des surfaces ridicules au confort sommaire.

Une petite annonce retient son attention pour une colocation, et elle s’y rend, un peu rebutée par le nombre de prétendantes. Certaines viennent plus pour voir le maître des lieux que pour la chambre. Ah, la curiosité !

Contre toute attente, elle est choisie ! S’instaure alors une étrange relation entre Saturnine et son hôte, Don Elemirio Nibal y Milcar, grand d’Espagne.

D’entrée de jeu, les conditions d’accueil sont posées : Saturnine peut se rendre partout, sauf dans une pièce, la chambre noire. Cette dernière n’est nullement fermée à clef. Tout repose sur la confiance.

Dès lors, les deux protagonistes vont se retrouver à dîner tous les soirs et la conversation va peu à peu se centrer sur les précédentes colocataires de Don Elemirio, sur fond de religion, de morale et vertu, entrecoupées de considérations chromatiques et alimentaires.

Le débat posé se centre sur la confiance, l’amour, le jardin secret, les frontières à fixer dans toute relation, le tout en vérité.

Les prénoms choisis ne sont pas anodins. Toutes les femmes ont un prénom se finissant par la sonorité « -ine », jusqu’à l’amie de Saturnine. Cette dernière est d’ailleurs très cultivée : histoire de France, des religions, connaît le latin et les combinaisons des différents mets. Elle apprend des choses à son hôte qui semble pourtant tellement érudit.

Moi qui adore les contes, l’Histoire en général et le style de l’auteure, j’ai été comblée ! Cette lecture a été motivée grâce au livre reçu par l’opération « Masse Critique » de Babelio, Barbe-Bleue et l’esthétique du secret de Charles Perrault à Amélie Nothomb de Florence FIX.

Blandine.

Album lu dans le cadre du Challenge « Petit Bac 2014 » d’Enna, pour la catégorie COULEUR, ligne adulte.

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