Billy se bile. Anthony Browne. (dès 4 ans)
Publié le 19 Janvier 2014
BILLY SE BILE
Anthony BROWNE
Kaléidoscope, diffusion Ecole des Loisirs, septembre 2006. (Angleterre, 2006)
(Dès 4 ans)
Notions abordées : Peurs, inquiétudes, sommeil, culture, famille, observation.
Il est des enfants qui s’inquiètent, un peu, beaucoup. Ce peut être des peurs « de leur âge » : propreté, école, les autres…, elles se traduisent souvent par des cauchemars et terreurs nocturnes.
Mais il y a aussi des enfants où les inquiétudes se sont insufflées en eux bien plus profondément, et ces peurs les envahissent pour tout et tout le temps. Ces enfants-là ressentent des émotions qui les dépassent bien souvent, issues ou non de leur imagination.
Billy est un peu de ces enfants-là. Malgré les paroles rassurantes de ses parents, la nuit venue, seul dans sa chambre, l’espace se transforme, et ses angoisses l’assaillent. Mais ses craintes ne ressemblent pas tout à fait à celles des autres enfants, lui ce sont les chapeaux, les chaussures, les oiseaux géants, et d’autres encore… qui le tracassent.
Un soir, il se confie à sa mamie, qui se souvenant de sa propre enfance, lui dévoile son remède : des poupées-tracas ! On leur confie nos soucis, nos angoisses, nos tourments. Et cela fonctionne, Billy dort enfin ! Sauf que quelques jours plus tard, ses craintes refont surface et il s’inquiète désormais des tracasseries qu’il a infligées à ses poupées-tracas.
Et c’est en lui-même qu’il trouvera la solution pour surmonter ses peurs et anxiétés.
L’auteur nous explique à la fin de l’album l’origine des poupées-tracas. Ce sont des enfants guatémaltèques qui les ont fabriquées eux-mêmes, il y a longtemps. Avant d’aller dormir, les enfants confiaient chacune de leurs angoisses à chacune de ces poupées, les glissaient sous l’oreiller et dormaient et s’éveillaient sereinement. Cette coutume perdure encore et s’est diffusée partout dans le monde.
Les illustrations des inquiétudes de Billy sont très évocatrices, et la plupart est au crayon, en noir et blanc afin d’intensifier son ressenti. Le livre ressemble à un album de photographies où les images sont encadrées par une couleur unie. Je ne sais pas trop si les couleurs sont en rapport avec les émotions ou si elles symbolisent celles du Guatemala et des poupées-tracas.
Le titre en français jouent sur les mots en créant un petit effet comique répétitif entre Billy et bile, mais dont le sens n’est pas tout à fait celui induit par le titre original Silly Billy. Là encore un jeu de consonances, mais qui se traduirait plutôt par Billy l’idiot (ou le « bébête »)… Il y a une nuance entre le simple d’esprit et l’inquiétude. Voilà pourquoi, voir les titres originaux lorsqu’il s’agit de traductions est important car il nous apporte une information supplémentaire sur le sens que l’auteur a voulu donner à son livre.
Plusieurs expressions sont utilisées pour décrire la nature du sommeil de Billy, quand enfin, ce dernier trouve la paix.
J’aime beaucoup cet album et le message qu’il délivre. L’enfant a en lui un potentiel dont il ne se doute pas toujours pour dépasser ses peurs. Les illustrations comportent plusieurs degrés d’observations et il y a une historie dans l’histoire. Un album à découvrir !
Je vous ai déjà parlé de cet auteur, avec J’aime les livres et Ce que j’aime faire.
Blandine.
J'AIME LES LIVRES Anthony BROWNE Editions Kaléidoscope, mars 1989. (Grande-Bretagne, 1988) Dès 1 an. Notions abordées: livres, plaisir. Nous retrouvons ici un des personnages phares d'Anthony ...
http://vivrelivre19.over-blog.com/2013/12/j-aime-les-livres.html
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