Marlène baleine. Davide Cali et Sonja Bougaeva - 2009 (dès 6 ans)

Publié le 3 Décembre 2013

Marlène Baleine

Texte de Davide CALI

Illustrations de Sonja BOUGAEVA

Editions Sarbacane, 2009.

Dès 6 ans.

Ce livre a fait partie de la sélection pour le Prix des Incorruptibles, sélection CP, pour l’année scolaire 2010-2011.

*Depuis 24 ans, les Incorruptibles décernent un prix, par le biais des élèves à l’école/collège, à un album ou livre.

Six livres sont mis en compétition selon un ou deux niveaux de classe. A tour de rôle, les élèves lisent et ramènent chez eux pour le lire en famille, ou simplement plus calmement. Parfois les parents sont même invités à voter pour leur livre préféré, comme ce fut le cas pour nous lorsque ma fille était en CP (2010-2011).

« Le prix littéraire des Incorruptibles a été conçu comme un jeu, un défi à relever. Son objectif est de changer le regard des jeunes lecteurs sur le livre, afin qu’ils le perçoivent comme un véritable objet de plaisir et de découverte.

L’association a reçu en 2013 l'agrément de l'Éducation Nationale, en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public. »

Encore un livre qui parle de la différence, la différence physique !

On le sait bien, nos enfants sont loin d’être tendres entre eux et ont le don de « frapper » là où ça fait mal, sciemment ou non d’ailleurs !

J'ai déjà chroniqué des livres issus de ce Prix:

La voix d'Or de l'Afrique, sur la différence physique et le poids des traditions en Afrique.

Ou Fais comme chez toi, Aminata! sur les différences familiales.

Ou encore Le jeu de cette famille, sur la séparation des parents et ses conséquences.

Marlène est une petite fille ronde, très ronde, et aller à la piscine tous les mercredis est une épreuve.

Toutes les filles se moquent d’elle et font rimer son prénom avec « baleine ».

Dès qu’elle nage, elle a le sentiment de créer d’énormes vagues, et cette gêne exacerbe davantage les invectives des autres filles.

Le maître-nageur sait que Marlène nage bien pourtant et l’invite en douceur, à penser différemment.

« Nous sommes ce que nous pensons être. Pour bien nager, il suffit de penser léger. »

Grâce à cette petite phrase, Marlène change son regard sur elle-même, et prend de plus en plus confiance en elle lorsqu’elle en perçoit les signes positifs.

L’homme qu’elle croise tous les mercredis soir en rentrant de la piscine ne lui dit rien pour une fois, Eliot lui sourit, elle mange toutes ses carottes…

Toute une série de victoires jalonnent la semaine jusqu’au mercredi suivant.

Au moment de rentrer dans l’eau, Marlène pense « fusée », elle plonge et nage sans problème en pensant à toutes sortes de poissons.

Tous sont cois !

Sauf une, qui la défie de sauter du grand plongeoir ! En aura-t-elle le courage ? Marlène se concentre et pense fort à … « baleine » et mieux encore, et splaaasshhh.

Tel est pris qui croyait prendre !

Comme il est difficile d’être différent, et pourtant ce sont toutes ces petites divergences qui nous rendent uniques !

Les enfants de cet âge-là ne les veulent que pour eux-mêmes, avec un discours souvent auto-centré « moi, je… », histoire de se démarquer.

Et paradoxalement, toute différence est montrée du doigt voire exacerbée. Ils sont constamment dans cette double ambivalence.

Une belle histoire sur l’acquisition de la confiance en soi et sur la notion de respect ! Respect de soi et des autres !

Les illustrations sont très belles, avec beaucoup de bleu, ce qui confère de la légèreté et invitent à ressentir les émotions qui traversent Marlène.

Les coups de pinceaux sont visibles, et ça me plaît tout particulièrement !

Belles lectures et découvertes,

Blandine.

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